22
Jan 2012
PDF
Imprimer
Envoyer

Bien-Aimés de Dieu !

Chers Fidèles de la Paroisse Saint Vincent Palloti de Nlongkak !

BONNE FETE PATRONALE !

Je vous remercie pour le chaleureux accueil qui m’a été réservé ce matin ici. Je salue le Père Benoît Magloire ATEMENGUE, votre curé, un bon pasteur dévoué et travailleur. Merci pour tous les projets qu’il réalise avec vous.

 

Les disciples, laissant tout, suivent Jésus : Le détachement de soi rend aimable l’appel de Dieu.

 

L’Evangile de la Messe raconte aujourd’hui comment le Christ appela quatre de ses disciples, Pierre, André, Jacques et Jean (Mc 1, 14-20), quatre pêcheurs absorbés par leur travail. Ils jetaient leurs filets ou les réparaient quand Jésus passe et les appelle. Ces futures Apôtres le connaissaient déjà depuis des mois (Jn 1, 35-42) et s’étaient sentis attirés par sa personne et sa doctrine. L’appel qu’ils reçoivent maintenant est définitif : Venez à ma suite. Je ferai de vous des pécheurs d’hommes. Jésus vient les chercher sur leur lieu de travail, et se sert d’une comparaison suggérée par leur profession, la pêche, pour les éclairer sur leur nouvelle mission.

En ces hommes abandonnent aussitôt tout pour suivre le Maître. De saint Matthieu aussi on nous dira que, « laissant tout », il se leva de la table où il percevait les impôts et s’en alla avec le Christ. Les autres Apôtres feront de même.

Bien Aimé de Dieu !

Chers Frères et Sœurs !

Pour suivre le Christ il a toujours fallu et il faudra toujours avoir l’âme libre de tout attachement désordonné ; l’amour de soi, l’excessive préoccupation pour la santé, le futur, les richesses, la qualité de la vie… Car un cœur rempli des biens de la terre, n’a plus de lace pour Dieu. Le Seigneur demandera même à certains un renoncement total pour disposer d’eux avec plus de plénitude, comme il le fait avec ses Apôtres, avec le jeune homme riche (Mc 10, 21), avec tant et tant d’hommes et de femmes au long des siècles, qui ont trouvé en lui leur trésor et leur richesse. A quiconque désire le suivre, le Christ propose d’abord un détachement effectif de soi-même, de ce qu’il a, de ce qu’il utilise. Ce dessaisissement se manifeste surtout dans la vie ordinaire, car le monde créé est bon, mais le cœur humain tend à s’attacher d’une façon parfois désordonnée aux créatures et aux choses.

C’est pourquoi la vigilance et l’esprit d’examen contribuent à ce que les biens créés n’empêchent pas l’union avec Dieu, mais bien au contraire qu’ils servent à l’aimer, à le servir. « Que tous s’efforcent, conseille le Concile Vatican II, d’orienter leurs tendances dans la voie droite, de peur que l’usage des choses de ce monde et un attachement aux richesses contraire à l’esprit de la pauvreté évangélique n’entravent chez eux la poursuite de la charité parfaite. C’est ainsi en effet que l’Apôtre nous met en garde : Ceux qui usent de ce monde ne doivent pas s’y arrêter, car elle passe, la figure de ce monde (Cf. 1 Cort 7, 31). (Concile Vatican II, Const. Lumen gentium, 42) » C’est ce que dit Saint Paul aux chrétiens de Corinthe, justement dans la Deuxième Lecture de la Messe d’aujourd’hui, comme une invitation à mettre leur cœur dans ce qui est éternel, en Dieu.

Le renoncement que propose le Seigneur est effectif et concret, car, expliquera-t-il plus tard, il est impossible de servir Dieu et les richesses (Lc 16, 13). D’ailleurs, celui qui renonce à sa propre vie pour le Christ, hésitera-t-il à renoncer à la possession de biens passagers qui durent si peu ?

 

Qu’est-ce que l’esprit de pauvreté librement consenti ?

 

Chers Fidèles du Christ !

La pauvre évangélique n’est pas le mépris des ressources naturelles de la matière et de l’esprit, mais pousse à les acquérir et à les utiliser selon la volonté de Dieu. C’est aussi donner réalité dans sa propre vie à ce conseil du Seigneur : Cherchez en première le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus.  (Mt 6, 33) L’on découvre alors que plus grand est le détachement, plus grande est la capacité d’aimer et d’apprécier la bonté et la beauté de la création.

Un cœur tiède et divisé, qui veut concilier l’amour de Dieu et l’amour sans frein des biens, finit souvent par déloger le Christ, par se trouver prisonnier de ces biens qui se transforment en maîtres tyranniques. Une des séquelles du péché originel les plus marquantes est la tendance à la facilité, à l’embourgeoisement, au désir impérieux de possession, à la préoccupation obsessionnelle pour le futur, à la course effrénées vers la jouissance des biens matériels comme si c’était là l’essentiel de la vie.

De toutes parts augmente la tendance, non pas au légitime confort mais au luxe, l’incapacité de se priver de rien qui soit agréable. Lourde pression omniprésente  à laquelle le chrétien doit répondre par la sobriété, la tempérance, la chasteté, au milieu de cette société qu’il a pour mission de réorienter vers son Dieu. L’abondance et la jouissance de biens matériels peuvent-ils vraiment donner le bonheur ? Le cœur humain peut-il trouver ailleurs qu’en son Dieu la plénitude pour laquelle il a été créé ? Sans ce détachement

le cœur devient triste et insatisfait ; il s’engage dans la voie d’un éternel mécontentement et finit par être dès ici-bas esclave, victime de ces mêmes biens qu’il a peut-être atteints au prix d’efforts et de renoncements sans nombre ».

La pauvreté et le détachement, ces vertus chrétiennes sont toutes différentes de l’indigence, de la misère injuste, du manque douloureux du minimum vital qui sont des états contre lesquels il faut combattre. Différentes aussi de la saleté, de l’indolence, du laisser-aller ou du manque d’éducation. Jésus n’est-il pas habillé avec soin ? Sa tunique, confectionnée peut-être par sa propre mère, n’est-elle pas, au Calvaire, objet de tirage au sort de la part des soldats romains, car elle était sans couture, d’une seule pièce de tissu du haut en bas (Jn19, 23), soigneusement brodé (Mt 9, 20 ; 14, 36) ?

Une autre scène est révélatrice : chez Simon, le pharisien qui l’a invité à déjeuner, le Seigneur remarque la négligence des normes habituelles de la courtoisie juive et lui reprochera de ne pas lui avoir offert d’eau pour se laver les pieds (dans les pays ensoleillés et poussiéreux, l’on circulait en sandales légères) ; Simon ne l’a pas non plus salué avec le baiser de paix, et n’a pas oint sa tête d’huile parfumée… (Lc 7, 36-50) Imaginez un instant la maison de la Sainte Famille à Nazareth, sûrement modeste,  propre, simple, ordonnée, joyeuse, sans détériorations tolérées par paresse ou par négligence. Un cadre agréable, où il faisait bon vivre, embelli de fleurs et de petits détails que la Vierge soignait avec délicatesse et amour.

L’esprit de pauvreté et de détachement de soi volontaire de qui veut se sanctifier au milieu du monde est aux conditions du travail dont il vit et qui assure le bien-être familial ; l’étudiant économise son temps, en tire profit, conscient que sa formation est une nécessité pour la société, et que s’il se prépare avec sérieux il sera infiniment plus utile ; la mère de famille fait attentivement ses comptes, entretien avec soin l’appartement, le linge, les meubles… pour qu’ils durent, épargne prudemment, veille soigneusement au rapport « qualité-prix », compare les prix, évite les caprices personnels et le superflu, s’impose un budget prévisionnel et des vérifications de comptes… Les enfants apprécieront – même a posteriori – d’avoir appris une relative et aimable austérité, surtout dans une famille aisée qui se montre attentive aux besoins des autres et juste dans l’usage des biens de consommation. C’est un grand héritage familial de découvrir que le travail est le meilleur capital, de discerner le nécessaire et le superflu, de savoir dépenser sans être aveugles aux besoins vitaux dont beaucoup d’hommes et de frères souffrent impitoyablement sur la terre.

 

L’Aumône et le bon usage des biens de consommation

Bien-Aimés de Dieu !

Chers Frères et Sœurs !

Ce détachement effectif des  biens est-il possible sans sacrifice ? S’il ne coûte rien ou pas grand-chose, il est peu réel. Un style de vie inspiré par la foi constitue un changement d’attitude face aux biens de consommation qui s’utilisent non comme un but en soi, mais comme des moyens  de servir Dieu dans la famille et la société : le but de la vie n’est pas d’avoir plus, mais d’aimer plus. La généreuse sollicitude des premiers chrétiens (Cf. Ac 2, 44-47) est un exemple de permanente actualité :

un chrétien peut-il contempler avec indifférence les besoins spirituels ou matériels des hommes sans chercher de solutions ? La solution immédiate et concrète de son apport économique, de son temps pour des actions humanitaires, caritatives, éducatives ; alors on ne pourvoit pas seulement aux besoins des saints mais c’est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces à Dieu. (2 Cor 9, 12) La générosité de l’aumône à des détresses proches ou à des organismes d’assistance dignes de confiance est une de ces manifestations, par la seule, de réel détachement et d’esprit de pauvreté évangélique. Aumône du superflu, mais surtout don sincère de ce à quoi on renonce pour soi-même. Cette offrande, ce sacrifice de ce qui paraît peut-être nécessaire, est très agréable au Seigneur, signe d’un cœur miséricordieux, « plus utile pour qui la fait que pour qui la reçoit. Parce que celui qui la fait en tire un profit spirituel, tandis que celui qui la reçoit n’en tire qu’un temporel. » (Saint Thomas, Commentaire à la 27 Epitre aux Corinthien, 8, 10) Comme il l’a fait avec les Apôtres, le Seigneur nous invite à le suivre, chacun selon sa propre situation de vie à répondre à cet appel « à abandonner toute choses », en ne faisant que les utiliser. Sommes-nous généreux avec ce que nous avons et utilisons ? Sommes-nous détachés du temps, de la santé ?

Recherchons-nous habituellement la sobriété, la générosité des aumônes, le renoncement aux caprices, à la vanité, à l’embourgeoisement ? Traitons-nous avec soin – mais sans manie – les objets, les livres, les instruments de travail, les vêtements, la voiture, la propriété publique, les équipements sociaux…, Le désir de suivre le Seigneur s’accompagne-t-il d’un détachement réel et concret ?

Puisque Jésus est constamment à nos côtés, ne permettons pas que des choses insignifiantes – des déchets, dit saint Paul – retardent cette union plus profonde avec celui qui, possédant tout, s’est fait pauvre pour nous enrichir en prenant notre humanité pour nous unir à sa divinité.

LOUE SOIT JESUS CHRIST !

 

Login



Register

*
*
*
*
*

Fields marked with an asterisk (*) are required.