12
Mar 2012
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·       Monsieur l’Abbé Thaddée EFFA OTTOU, curé de la Paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Nkol-Nguié !

·       Excellence Monsieur le Ministre de la Santé Publique !

·        Honorables Députés !

·        Monsieur le Maire de Yaoundé IIIè

·        Chers Confrères dans le Sacerdoce !

·        Mesdames et Messieurs les Membres des deux Conseils !

·        Autorités Administratives, Militaires et Traditionnelles !

·        Chers Membres des Associations, Confréries et Bikoan !

·        Chers Catéchistes !

·        Chers Jeunes

·        Chers Frères et Sœurs !

·        Bien-Aimés de Dieu !

BONNE FETE !

MBEMBE ABOK !

 

Je vous remercie très sincèrement pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ici depuis hier jusqu’à ce matin. Je remercie Son Excellence Monsieur André MAMA FOUDA, Ministre de la Santé Publique pour le dîner qu’il a offert hier soir dans son domicile en mon honneur.

 

Je salue très particulièrement votre dynamique Curé Monsieur l’Abbé Thaddée EFFA OTTOU et son Vicaire de Week-end, Monsieur l’Abbé Séverin MENOUNGA MENOUNGA. Je les félicite pour le bon travail qu’ils abattent ici à Nkol-Nguié.

Permettez-moi aussi de remercier Monsieur Gérard ESSAMA NGONO, votre Président Délégué des Affaires Economiques pour son mot de bienvenue et pour les paroles bienveillantes qu’il a adressées en mon endroit.

 

L’ESENTIEL EST DE NE PAS S’ELOIGNER DU CHRIST, SOURCE DE TOUS LES PROGRES

 

 

Bien Aimés de Dieu !

Chers Frères et Sœurs !

 

La première lecture d’aujourd’hui sur les dix commandements donne le ton à ce troisième dimanche du carême. Il est intéressant de constater que la liste des commandements mentionnés ne commencent pas par une obligation, mais par le souvenir de ce que Dieu a fait pour son peuple : « Je suis le Seigneur ton Dieu, celui qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison de l’esclavage ».

Le comportement du peuple hébreu sera donc la réponse à cette libération qui lui a permis de trouver sa dignité humaine : « Tu n’opprimeras pas l’étranger. Vous savez ce qu’éprouve l’étranger, car vous-mêmes avez été étrangers au pays d’Egypte. » (Ex 23, 9) L’action de Dieu en faveur de son peuple est la base de la Loi donné à Moïse et, suite à cette libération, les commandements invitent au respect que l’on doit avoir pour Dieu et pour les autres.

 

La Loi du Seigneur est en notre faveur et non contre nous. Elle ne veut pas limiter notre liberté mais lui permettre de s’épanouir.

 

Le respect c’est plus qu’une question de bonnes manières, c’est un témoignage d’estime, d’intérêt et même d’amour. C’est aussi une condition essentielle pour que règne la paix dans la communauté. Le manque de respect conduit à l’injure, l’insulte, le mépris, l’intimidation, le ridicule, le rejet et l’exclusion.

 

Est-ce que j’ai vraiment du respect pour Dieu, pour mes parents, pour la famille, pour les faibles, pour les étrangers, pour ce qui appartient aux autres. Voilà les commandements que Dieu a donnés à Moïse.

 

Prenons l’exemple du sabbat : « Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. » La loi du sabbat ou du dimanche caractérise l’identité du peuple juif, et l’identité du peuple chrétien. Le sabbat est d’abord et avant tout une institution sociale qui accorde un répit aux êtres humains. C’est une loi qui profite non seulement aux Juifs et aux Chrétiens mais à tous les êtres humains : « Tu ne feras aucun ouvrage le jour du Seigneur, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’étranger qui est dans ton village » (Ex 20). Même dans un monde d’esclavage et de tyrannie, tous ont droit au repos au moins un jour par semaine ! C’est bien sûr un projet religieux mais c’est avant tout un projet laïc et social :

 

« Le septième jour, tu chômeras, afin que ton bœuf et ton âne se reposent et que le fils de la servante et l’émigré reprennent leur souffle » (Ex 23, 12). Et le livre du Deutéronome poursuit : « Tu te souviendras qu’au pays d’Egypte tu étais esclave, et que le Seigneur ton Dieu t’a fait sortir de là d’une main forte et le bras étendu ; c’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de pratiquer le jour du sabbat. » C’est donc au nom de la liberté, du respect des personnes, que nous observons le repos hebdomadaire. Aucun être humain ne devrait être obligé de travailler sans arrêt !

 

Le respect dont parlent les textes d’aujourd’hui s’applique à la famille, à la mère, au père, aux femmes, au serviteur et à la servante et à tout ce qui appartient aux autres. Il s’applique aussi à la maison du Seigneur : c’est l’évangile d’aujourd’hui où Jésus chasse les vendeurs du Temple.

 

Il est intéressant de constater qu’Israël ne parle pas de la Loi comme d’une imposition, d’une contrainte, mais comme un cadeau, un don généreux de la part de Dieu, un don qui permet de vivre pleinement et, comme le dit le Psaume 119, qui  « est lumière pour nos pas » : « Je te recommande d’observer ces commandements afin que tu puisses vivre pleinement » dit le Deutéronome (30, 15s). La loi du Seigneur est en notre faveur et non contre nous. Elle ne veut pas limiter notre liberté mais lui permettre de s’épanouir.

 

Cette Loi du Seigneur touche au quotidien, au profane de la vie : la famille, les rapports sociaux, le monde du travail, la vie de tous les jours. Si la Loi nous empêche de profiter de la vie, c’est qu’elle est mal interprétée !

Les commandements qui nous sont proposés aujourd’hui deviennent un chemin de liberté, de respect, de partage et de fraternité.

Et le temple, la maison du Seigneur, est l’endroit où nous célébrons ce cadeau, ce don de Dieu. Il a donc droit à tout notre respect : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. »

Chers Fidèles du Christ !

L’Evangile nous présente Jésus qui chasse les marchands du Temples de Jérusalem. Jésus ne joue aucun rôle dans la hiérarchie religieuse du Temple et la demande des juifs est naturelle : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? » N’ayant aucune charge dans le Temple, il devait être accrédité directement par Dieu comme son envoyé à travers un signe.

 

La réponse de Jésus va donner alors la clef de lecture de l’épisode tout entier : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Et Jean d’expliquer qu’il était en train de parler de son corps. Le Temple c’est Jésus lui-même, Jésus qui sera crucifié et qui ressuscitera le troisième jour. Voilà la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l’homme peut rencontrer Dieu c’est Jésus le crucifié, ressuscité d’entre les morts, vivant à jamais.

 

Jésus est un Temple totalement pur où il n’y a de place pour aucun marchandage mais où tout est gratuit, pure grâce. Jésus, en fait, que ce soit avec son Père ou avec ses frères, vit la logique du don, de la gratuité et de la liberté de l’amour authentique. Et Jésus aime jusqu’au point le plus extrême, jusqu’à donner sa vie pour ses amis. Après la résurrection, les disciples, illuminés par l’Esprit Saint, ont compris que la passion de Jésus pour la maison de Dieu s’est exprimée dans sa passion à lui : en souffrant, en mourant et en ressuscitant, il a construit la nouvelle maison de Dieu, le Temple nouveau et indestructible. Dès lors, tout homme aura accès au Père « en Christ », en étant en lui comme dans un temple. Nous avons ici ce qui constitue l’ossature de toute vie chrétienne que nous trouvons exprimée dans la liturgie eucharistique à travers ces paroles prononcées par le prêtre au moment de l’élévation : « Par Lui (le Christ), avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit… »

 

Celui qui veut entrer dans le Temple doit entrer en Jésus. Il doit entrer non pas animé par un esprit mercantile, mais par l’esprit de Jésus, l’Esprit de l’Amour gratuit pour le Père et pour ses frères en humanité. Nous aussi nous avons sans doute à chasser les vendeurs du temple : refuser toutes les formes de religiosité qui sont, plus ou moins ouvertement, des relations de donnant-donnant avec Dieu. Cela est typique des religiosités naturelles où l’on doit sacrifier quelque chose à Dieu pour obtenir en retour ses faveurs. Ce n’est pas alors notre Père céleste que nous adorons mais une idole, adoration qui peut cacher une idolâtrie que nous nous portons à nous-mêmes. Car Dieu est alors instrumentalisé, réduit à un moyen pour atteindre nos fins. C’est ici qu’il nous faut réentendre ces paroles de la première lecture : « Tu ne te feras aucune idole, car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux ».

 

Mais comment tromper le Seigneur qui connaît mieux que nous-mêmes ce qui habite le fond de notre cœur ! La liturgie de ce jour nous invite à lui demander de débarrasser nos cœurs de toute intention de marchandage dans notre relation à son Père et notre Père. En effet, nous devons bien reconnaître combien il nous est difficile de faire le bien gratuitement sans penser avoir des droits sur Dieu et exiger en retour quelques faveurs.

 

Bien Aimés de Dieu !

Chers Frères et Sœurs !

 

« Détruisez ce temple, dit Jésus, en trois jours, je le relèverai »

 

Qu’est ce que Jésus voulait dire à ses contemporains ? Qu’est-ce qu’il veut nous dire aujourd’hui ? Qu’est-ce que Jésus voulait dire à ses contemporains ?

 

La réponse à cette question est simple – simple et mystérieuse ! –

 

Elle est simple puisqu’elle est en toutes lettres dans l’Evangile d’aujourd’hui. « Détruisez ce temple, dit Jésus, et en trois jours, je le relèverai ». Le temple dont il parlait, c’était son corps, c’est-à-dire sa personne. C’est comme s’il disait : « Vous pouvez détruire le temple, puisque, je suis là ! »

 

Jésus a l’audace de se mettre à la place du temple.

-     Le lieu de la présence de Dieu, c’était le temple : Jésus est présence de Dieu.

-     Le lieu de la Parole de Dieu, c’était le temple : Jésus est la Parole de Dieu ;

-     Le lieu du culte rendu à Dieu, c’était le temple : Jésus rend gloire à Dieu.

Ses disciples n’ont compris ce qu’il voulait dire qu’après sa résurrection. Ils ont fait le rapprochement, d’ailleurs, avec d’autres paroles de Jésus : « L’heure vient et c’est maintenant où vous adorerez ni au temple de Jérusalem ni au mont Garizim. Les vrais adorateurs adoreront en esprit et en vérité ! »

L’heure vient où vous reconnaîtrez ma présence à fleur de visages : « ce que vous ferez au plus petit, c’est à moi que vous le ferez. » Le corps du Christ, le temple de Dieu, c’est nous. En chassant les vendeurs du temple, ce que Jésus a voulu dire est immense.

Qu’est-ce que Jésus veut nous dire aujourd’hui ?

Cette vieille histoire, nous le verrons bien, ne cesse d’interroger nos Eglises, nos communautés chrétiennes et la foi de chacun d’entre nous.

En effet, quels reproches Jésus faisait-il aux usagers du temple ?

Deux reproches :

-     Le premier : « Vous faites de cette maison de prière une maison de trafic. »

-     Le deuxième : « Vous faites de la maison de mon Père, qui est pour tous, une maison pour quelques-uns. »

Ø Eh bien ! C’est à nous aussi que Jésus dit ce matin : « Ne faites pas de cette maison de prière une maison de trafic. »

Ne faites pas de la prière un trafic. La prière n’est pas un trafic. Prier, ce n’est pas marchander avec Dieu.

Donnant donnant, plus je donne, plus il me donnera ! Pour obtenir quelque chose de Dieu, il faut le payer cher. Non et non ! La prière n’est pas un trafic… surtout pas un trafic d’indulgences.

Qui serait ce Dieu qui attendrait d’avoir sa ration d’encens et de sacrifices pour intervenir ?

Qui serait ce Dieu qui ne se laisserait toucher qu’au terme de supplications interminables et de mortifications sévères ?

Jésus ne veut pas qu’on défigure à ce point le visage de Dieu. Il veut que la maison de son Père s’ouvre à la prière confiante de ses fils, sinon, ce serait une prière de païens. « Ne priez pas comme les païens qui s’imaginent que c’est à force de paroles… Votre Père sait ce dont vous avez besoin. »

-     On ne prie pas pour qu’il sache mais parce qu’il sait ce dont nous avons besoins ;

-     On ne prie pas pour qu’il agisse, mais parce qu’on sait qu’il agit pour le meilleur ;

-     On ne prie pas pour être aimé de lui, mais parce qu’on est aimé de lui ;

-     On ne prie pas pour qu’il soit avec nous dans les bons ou les mauvais jours, mais parce qu’il est avec nous.

Ce n’est pas l’homme qui agit sur Dieu, c’est Dieu qui voudrait bien agir sur le cœur de l’homme.

Eh bien ! Quand vous priez, ce n’est pas vous qui rappelez à Dieu qu’il doit vous éclairer, mais vous lui permettez de vous éclairer. Prier, c’est ouvrir toutes grandes portes et fenêtres de notre cœur pour accueillir sa lumière. La prière n’est pas un trafic avec Dieu, elle est un accueil de l’amour gratuit de Dieu.

Ø Deuxième reproche de Jésus : « Vous faites de la maison de mon Père, qui est pour tous, une maison pour quelques-uns. »

Colère de Jésus et indignation contre les prêtres de la religion juive qui entretiennent une religion basée sur l’exclusion. Le temple, dans sa construction même, signifiait cette exclusion. Il y avait une série de barrières, des filtres dont les prêtres du temple étaient les gardiens vigilants.

·            Dehors, le parvis des païens, les non-juifs n’avaient accès que là,

·            Puis les juifs,

·            Puis le saint des saints pour le grand prêtre.

L’un des piliers de la religion juive de l’époque était la distinction entre le pur et l’impur. Jésus vient au contraire proclamer que, pour Dieu, il n’y a pas d’exclus. Il vient annoncer un Dieu dont l’amour est offert à tous, sans distinction, sans restriction.

Où en sommes-nous dans notre Eglise aujourd’hui ? L’Eglise devrait être cette réserve de cœur dans laquelle les hommes se sentent reconnus, non étiquetés, mais pardonnés, aimés. Elle devrait être accueillante à tous.

Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à vivre en vrais fils adoptifs de Dieu, mettant notre corps au service de toute l’Eglise, afin que la sainteté de l’un devienne le partage de tous.

LOUE SOIT JESUS CHRIST !

 

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