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Qui dit temps de Carême dit pénitence et abstinence. Cette corrélation est manifeste d’ailleurs dans l’appellation vernaculaire de ce temps liturgique, à l’exemple de la langue Ewondo : « Abog Eki » « le temps de privation ». Mais privation de quoi et pour quelle fin ? Voilà une question qui mérite de retenir notre attention en ce début de Carême.

 

Tout d’abord, notons que le Carême rappelle les quarante jours passés par Moïse sur le Mont Sinaï pour se préparer à recevoir les tables de la loi, de même que les quarante jours de marche et de pénitence passés par le prophète Elie dans le désert avant de rencontrer Dieu. Sans oublier les quarante jours de jeûne passés par le Christ lui-même dans le désert avant le commencement de son ministère public.

Il ressort donc que le Carême est un temps de préparation à la rencontre avec Dieu et cette rencontre s’opérera le jour de la résurrection. Cette préparation exige une purification qui transite par trois piliers : la prière, le partage et la pénitence.

La pénitence, souvent assimilée au jeûne, est un exercice spirituel qui consiste à s’abstenir de certains divertissements et plaisirs en vue de cultiver l’élévation de l’âme vers Dieu. Car « Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en étant guidés par son Esprit » Jn 4, 24. Le silence intérieur qui doit caractériser ce pilier ouvre notre âme au regret du péché et à la prière en vue de la réconciliation avec Dieu. Or la réconciliation avec Dieu appelle aussi la réconciliation avec son prochain, car nul ne peut prétendre aimer Dieu s’il hait son frère et l’unité de mesure de notre amour pour Dieu est la charité, le partage. C’est ce troisième pilier qui donne sens et signification aux deux premiers. En effet la privation doit aboutir au partage « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » Act 20, 35. Et la prière doit aboutir à l’action « n’aimons pas seulement en paroles, avec des beaux discours ; faisons preuve d’un véritable amour qui se manifeste par des actes « 1 Jn 3, 18. C’est à cela que doit nous mener le Carême qui est un temps d’entrainement intensif à l’amour, preuve manifeste de notre conversion et de notre adhésion à l’Evangile du Christ. En effet, en recevant les cendres, le ministre dit « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle » et la bonne nouvelle se résume en ceci « Dieu est amour, celui qui demeure dans l’amour demeure uni à Dieu et Dieu demeure en lui ».

Achille Magloire NGAH

 

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