18
Mar 2012
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Révérend Père Clément ONDOUA, curé de la Paroisse Saint Jean Marc de Mvog-Betsi !

Excellence Madame le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille !

Excellence Monsieur le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education de Base !

 

Monsieur le Sous Préfet de Yaoundé VIème !

Chers Confrères dans le Sacerdoce !

Révérendes Sœurs !

Chers Membres des deux Conseils !

Autorités Administratives, Militaires et Traditionnelles !

Chers Membres des Associations, Confréries et Bikoan !

Chers Catéchistes,

Chers Jeunes,

Chers frères et sœurs !

Bien-aimés de Dieu !



BONNE FETE !

Je suis particulièrement heureux de célébrer cette messe pontificale avec vous à l’occasion de ma visite pastorale dans cette Paroisse Saint Jean Marc de Mvog-Betsi.

Très sincèrement, je vous remercie pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé dès mon arrivée ici à Mvog-Betsi. Je dis merci à Monsieur Théophane ZINGA MBASSI, votre Président Délégué du Conseil Pastoral Paroissial, pour ses souhaits de bienvenue et les paroles bienveillantes qu’il a adressées en l’endroit de ma personnalité.

Je salue et félicite votre dynamique curé, le Père Clément ONDOUA et ses deux Vicaires les Pères Irénée Adolphe DAINMBO et Robert ONDOBO pour le bon travail qu’ils abattent ici.

J’encourage tous les Paroissiens de Mvog-Betsi et toutes les âmes de bonne volonté à soutenir l’équipe pastorale de cette paroisse. Je compte sur vous pour achever les travaux de construction du presbytère. Je suis convaincu que le Seigneur vous donnera également les moyens nécessaires pour lui bâtir une église digne pour sa louange.

Je vous encourage vivement à vivre le sens de l’unité des chrétiens sans discrimination de tribus et d’ethnie ici à Mvog-Betsi. Vous êtes la famille des enfants de Dieu. Que votre slogan « Fraternité Sans Frontière » soit vraiment une réalité ici à Mvog-Betsi.

Bien-aimés de Dieu !

Chers frères et sœurs !

Ce dimanche est traditionnellement appelé dimanche « Laetare », dimanche de la joie, d’après le premier mot de l’antienne d’ouverture de cette messe : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse. »

La joie est une caractéristique essentielle de la vie chrétienne. L’Eglise nous le rappelle particulièrement en ce temps liturgique de l’approche du mystère pascal, pour qu’elle inonde toute notre vie. La joie a divers visages : discrète dans l’espérance de l’Avent, plus vive et rayonnante pendant le temps de la Nativité, enfin, éclatante, sans ombre ni fin, à l’annonce du Christ ressuscité. Aujourd’hui, quand le Carême nous invite à méditer sur le sens de la Croix, nous comprenons qu’unis au Christ, nous ne perdrons jamais la joie : Ce n’est que de lui que chacun de nous peut dire en toute vérité ce que dit saint Paul : « il m’a aimé et s’est donné pour moi » (Galate 2, 20). De là doit partir votre joie la plus profonde, de là doit venir aussi votre force et votre soutien. Si par malheur vous devez trouver des amertumes, souffrir, expérimenter des incompréhensions et même tomber dans le péché, que rapidement votre pensée se dirige vers Celui qui vous aime toujours et qui avec son amour illimité, propre de Dieu, fait surpasser toute épreuve, remplit tout ce qui est vide en nous, pardonne tous nos péchés  et nous pousse avec enthousiasme vers un chemin à nouveau sûr et joyeux.

La liturgie exprime ainsi l’enseignement apparemment paradoxal de Jésus : la joie est compatible avec le sacrifice et la douleur. En effet, la joie surnaturelle résulte de la possession de la grâce sanctifiante et de l’union à Dieu, qui demeure malgré la privation éventuelle des biens créés (santé, sécurité, affection, confiance, liberté…). Il ne faut pas la confondre avec le bien-être que procurent ces biens et qui est contingent, à la merci de la première contrariété. C’est la tristesse qui s’oppose à la joie, pas la pénitence ! Si nous vivons avec sérieux ce temps liturgique qui mène à la passion – à la douleur -, nous comprendrons que s’approcher de la Croix signifie aussi approcher de la Rédemption, motif de joie pour toute l’Eglise : Laetare, Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez !

Bien-aimés de Dieu !

Chers frères et sœurs !

La première lecture et l’évangile ont en commun un même message fondamental : quelles que soient les infidélités des hommes, la miséricorde de Dieu nous est acquise dans la défaillance.

Toute la Bible nous rappelle que Dieu a fait alliance avec les hommes d’une manière définitive. Il reste toujours fidèle à cette alliance et il attend de la part des hommes une fidélité qui soit à la mesure de la sienne.

Mais la lecture du livre des chroniques nous rappelle que nous sommes loin du compte : « Le peuple multipliait les infidélités… Ils firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur. » A plusieurs reprises, le prophète Jérémie était intervenu pour rappeler la loi de Moïse. Il voyait son peuple au bord du précipice ; il a tout fait pour lui éviter la catastrophe. Mais le peuple n’a rien voulu entendre. Le plus grave c’est qu’il est retombé dans l’idolâtrie dans ce qu’elle a de pire, les sacrifices humains. Les commandements envers Dieu et envers les autres sont abandonnés.

Le prophète, très en colère contre cette situation, leur pose la question de la part de Dieu : « Est-ce bien moi qu’ils offensent ? N’est-ce pas plutôt eux-mêmes ? Et ils devraient en rougir… » Il veut faire comprendre à son peuple libéré par Dieu qu’il se fait esclave des faux dieux. Il est tombé dans des pratiques indignes d’hommes libres. Dès lors, le livre des Chroniques nous dit qu’il n’y eut « plus de remède à la colère grandissante de Dieu ». La suite, nous la connaissons. Israël a été envahi par des troupes étrangères et déporté en exil à Babylone. Le but de ce récit n’est pas d’abord de nous dire ce qui s’est passé ;

il veut surtout nous rappeler que les hommes sont responsables de leur malheur quand ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes. Ils sont d’autant plus coupables qu’ils n’ont pas su entendre les mises en garde.

Cela vaut aussi pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde où le Dieu de l’alliance est souvent oublié. Nos idoles actuelles, nous les connaissons bien, c’est l’argent roi, la course au profit, le souci de paraître. Notre Dieu n’est-il pas en colère quand il voit ce que nos sommes en train de faire de notre planète ? Peut-il continuer à supporter toute cette violence, tous ces actes d’exclusion et de racisme qui empoisonnent notre monde ? A travers le petit, le pauvre et celui qui a faim, c’est notre Dieu qui est rejeté. En refusant d’ouvrir nos yeux, notre cœur et nos mains, nous créons notre propre malheur, tout comme le peuple d’Israël au temps de Jérémie.

Mais le texte des chroniques nous rappelle deux choses absolument capitales pour notre foi : Premièrement, Dieu reste toujours le « Dieu des pères » quelle que soit l’infidélité du peuple. Et il fera tout pour l’empêcher de tomber dans le précipice. Deuxièmement, quand le peuple est tombé dans le précipice, il trouvera toujours le moyen de l’en sortir car rien n’est impossible à Dieu. Il est toujours capable de venir nous chercher très loin et très bas.

Dans la seconde lecture, Saint Paul nous annonce précisément cette bonne nouvelle : nous sommes sauvés dans le Christ. »Alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné sa vie avec le Christ. » Ce qu’il attend de nous en réponse à cet amour premier de Dieu, c’est la foi. Lui qui est riche en miséricorde ne cesse de vouloir tout réunir en Jésus Christ. Paul, qui est un grand missionnaire, a le souci d’annoncer cette bonne nouvelle à tous, juifs et païens. Le Seigneur attend de nous qu’elle soit répercutée dans le monde d’aujourd’hui, en particulier auprès de ceux qui sont loin de Dieu. Ils sont nombreux ceux qui vivent dans l’incroyance, la « mal croyance » ou l’indifférence. Nous ne sommes pas chargés de les amener à croire mais de dire, de témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.

Dans l’évangile, Jésus nous parle de l’amour de Dieu pour sa création. Il aime d’un amour passionné tous les hommes, y compris ceux qui sont rebelles et infidèles à son alliance. Cet amour du Père va jusqu’au don de son Fils bien aimé. Son grand projet, c’est que le monde soit sauvé. Mais quand nous regardons ce monde dans lequel nous vivons, nous découvrons les guerres, les pollutions, les maladies, le chômage, la pauvreté sont des fléaux bien présents sur notre terre. Nous prions souvent pour en être délivrés. Mais nous oublions peut-être que nous avons été sauvés de grands dangers sans penser à rendre grâce.

Notre Dieu nous donne les moyens de voir clair dans les moments difficiles, d’éviter les erreurs et nous sortir d’un mauvais pas.

L’important, nous dit Saint Jean c’est de tourner notre regard vers le Christ élevé en croix. Ce regard vers notre Sauveur est un regard de foi et de confiance, un regard d’amour qui nous attache à lui. Voilà l’enjeu de notre carême : lever les yeux vers le Seigneur alors que si souvent, nous regardons ailleurs, attirés par tout ce qui nous tente et nous aveugle.

Bien-aimés de Dieu !

Chers frères et sœurs !

Le passage évangélique de cette messe qui est la deuxième partie du dialogue entre Jésus et Nicodème, comporte une affirmation extraordinaire de Jésus : « Dieu, dit-il, a tant aimé le monde… » Le monde dans lequel Jésus est né ; le monde dans lequel nous vivons ; le monde que nous formons tous ensemble, avec ses conflits et ses contradictions ; ses grandeurs et des petitesses, ce monde capable du meilleur et du pire, Dieu l’aime. Il l’aime tel qu’il est. C’est à ce monde qu’il a donné son Fils, par amour.

Au moment où Jésus prononce ces paroles, au début de sa vie publique, l’Eglise, Evidemment, n’existe pas encore.

Jésus n’est donc pas un don du Père à l’Eglise, ou aux Chrétiens. Il est un don au monde. Si Dieu le Père a tant aimé le monde qu’il lui a donné son propre Fils, ne devons-nous pas l’aimer nous aussi ?

Quelle est donc la raison d’être de l’Eglise, si ce n’est pas à elle que le Père a donné son Fils ? L’Eglise vit dans le monde, au cœur du monde. Son rôle n’est pas d’englober le monde entier. Elle n’est pas appelée à faire de tous les humains, de toutes les nations, des « membres de l’Eglise ». Elle est une poignée de levain dans la pâte du monde, une pincée de sel dans le banquet des nations. Son rôle est de rappeler sans cesse au monde, à travers sa vie, l’amour de Dieu – cet amour que Dieu porte au monde entier. C’est là, d’ailleurs, le cœur du message de Vatican II, dans son grand document sur l’Eglise dans le monde. L’Eglise existe pour le monde, tout comme Jésus est le don du Père au monde.

Jésus ajoute que Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde mais pour que le monde, par Lui, soit sauvé. L’Eglise doit se rappeler sans cesse ce plan de Dieu. Elle n’a pas – plus que le Christ – la mission de juger le monde, mais celle de lui apporter le salut, en lui apportant son amour. Dieu ne condamne personne. Il offre la vie  à tous, mais il laisse chacun libre d’accepter ce don ou de le refuser. Celui qui refuse le don de la vie s’en sépare lui-même.

Sa séparation n’est pas le fait d’une condamnation ou d’une punition, mais simplement l’effet d’une action libre de sa part – d’un refus.

Le monde d’aujourd’hui, comme celui de tous les temps mais d’une façon nouvelle, vit de grandes souffrances. Il n’a pas besoin de condamnation, il a besoin d’amour. Tout comme le Père n’a pas envoyé son fils dans le monde pour le juger mais pour le sauver ; de même le Fils n’a pas envoyé son Eglise dans le monde pour le juger mais pour témoigner de l’amour qu’il lui porte, puisqu’il est venu pour le sauver.

De même, notre Eglise d’aujourd’hui vit de grandes souffrances. Et divers événements récents sont venus ajouter à cette souffrance. Elle aussi, qui fait partie du monde et qui est dans le monde, a besoin d’amour plus que de condamnation. Cela vaut pour ses ministres comme pour l’ensemble de ses membres.

L’Evangile d’aujourd’hui nous invite donc à être, de toutes les façons et dans tous les secteurs de notre vie, à travers notre vie elle-même, des témoins de l’amour du Père à l’égard de toute sa créature.

Chers Amis,

Chers Confirmands,

Un jeune chrétien confirmé, comme vous aujourd’hui, est un jeune qui veut prendre sa  place dans l’Eglise, avec les autres chrétiens.

La Confirmation est le sacrement qui donne la force d’être chrétien dans le monde de ce temps, d’être, avec d’autres amis, responsable pour que le monde soit meilleur, d’être témoin, avec d’autres en Eglise, de la joie que donne l’Esprit-Saint, malgré les obstacles, les difficultés de toutes sortes.

Alors que le sacrement du baptême fait naître à la vie avec Dieu, le sacrement de Confirmation fait grandir dans cette vie d’un Dieu Père, Fils et Esprit-Saint qui nous entraîne dans son amour.

La Confirmation n’est pas, comme on le voit quelque fois, le sacrement qui fait qu’on a « tout eu » du bagage chrétien. Non, la Confirmation est bien la fin de la formation du catéchisme, mais pour un début plus conscient et plus engagé dans la vie chrétienne avec la force que donne l’Esprit-Saint.

C’est un sacrement qui permet, en effet, de grandir dans la foi, l’espérance et la charité chrétienne tout au long de l’existence, qui permet de grandir dans l’amour de Dieu et de tous les frères humains, car par l’Esprit-Saint, c’est « l’amour même de Dieu qui est répandu dans les cœurs », un  amour éternel, comme celui de Dieu.

« Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique » qui, lui, nous a donné son Esprit Saint pour que nous puissions aimer Dieu tel qu’il nous aime.

Un jeune chrétien confirmé, comme vous aujourd’hui, est un jeune qui aime la vie, qui a des passions, qui a des projets personnels, qui a des rêves pour le monde. Mais ce jeune a aussi des peurs devant un avenir bien compliqué et incertain. Il a besoin de sa famille, des activités, d’amis sûrs et compréhensifs. La Confirmation est le sacrement de son passage à une vie bientôt adulte.

Chers amis qui allez recevoir le sacrement de la Confirmation, vous désirez progresser dans la foi, la connaissance et l’enseignement du Christ. Vous désirez aussi être de plus en plus capables de faire connaître votre expérience spirituelle et être des témoins audacieux de l’Evangile.

 

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