PDF
Imprimer
Envoyer
Écrit par Pierre Hubert Belinga

La chapelle catholique d’Elig Essono : qu’en est-il exactement ?

Dans les années 1960, juste après l’Indépendance du Cameroun, M. André Fouda Omgba de regrettée mémoire, décida de construire des chapelles catholiques un peu partout dans les quartiers de Yaoundé , par exemple Elig Belibi, Elig Effa, Ahala, Mvog Mbi, Etoudi, Elig Essono, Quartier Fouda, Nsimeyong, pour ne citer que celles-là, et il les offrit à l’Archidiocèse de Yaoundé. Mais, la plupart restaient des chapelles de quartier, non utilisées par l’Eglise, parce qu’elles ne correspondaient pas à une paroisse créée par l’Archevêque.

Par la suite, avec le nombre croissant des chrétiens catholiques, ces chapelles furent mises progressivement en service. Quant à la chapelle d’Elig Essono, elle resta pratiquement ouverte jusqu’en 2010, date à laquelle des Orthodoxes me prièrent de leur céder cette chapelle pendant un an pour le culte dominical, le temps qu’ils achèvent la construction de leur église au quartier Ekounou. A leur départ un an plus tard, et sur proposition des Pères Spiritains qui habitent non loin de là à la Casba, leur Maison Provinciale, je nommai le Père Inès, Spiritain, comme curé de ce centre eucharistique qui devait devenir paroisse Marie-Reine-de-la-Paix en janvier 2012.

C’est alors que la famille propriétaire du terrain sur lequel avait été bâtie la chapelle d’Elig Essono, demanda à l’Archevêque d’acquérir à prix d’argent ce terrain. La propriétaire de cette concession, Madame Ngalli, proposa un montant exorbitant de 60 millions de FCFA, somme dont je ne disposais pas.

Devant cette exigence financière, le nouveau Curé de la paroisse, le Père Albert Ndongo, Spiritain, me proposa de transférer les célébrations eucharistiques dans la cour de la Casba, Maison Régionale des Spiritains ; et c’est ce que je fis. Depuis lors, les messes quotidiennes et dominicales y sont célébrées dans l’immense tente que la paroisse a achetée pour parer à toute intempérie, pluies et soleil.
…/…
Par la suite, et ce depuis janvier 2013, Madame Ngalli, propriétaire de la concession où se trouve la chapelle d’Elig Essono, ne trouva pas mieux que de louer cette chapelle catholique à une secte qui y organise toutes sortes de célébrations jusqu’à ce jour.

Les personnes qui ne connaissent pas cette histoire ou l’évolution de cette chapelle, ont tout simplement conclu que ce lieu de culte étant catholique et aujourd’hui occupée par une secte, Monseigneur l’Archevêque avait loué ladite chapelle à une secte pour se mettre de l’argent dans les poches pour lui-même, ce qui est tout à fait faux !

J’ai été obligé par contre d’aller chercher un autre terrain en dehors de la Casba pour y construire définitivement la paroisse Marie-Reine-de-la-Paix d’Elig Essono. Il y a un marécage que je suis en train de faire combler par le Curé et ses fidèles, d’une superficie de 6.600 m². Les camions y déversent de l’argile depuis bientôt un an ; le marécage est comblé au fur et à mesure qu’on y déverse des tonnes d’argile. Dans quelques mois, ce terrain autrefois marécage sera complètement récupéré, et il pourra alors accueillir la future paroisse que nous nous proposons de construire.

Voilà la genèse et l’évolution de cette paroisse Marie-Reine-de-la-Paix d’Elig Essono. Les autres versions ne peuvent être que du chantage véhiculé par les journaux et des personnes de mauvaise foi pour ternir l’image de l’Archevêque de Yaoundé. Et comme les préjugés ont la vie dure, il n’est pas certain que ce mensonge ne soit pas de plus en plus véhiculé à travers la ville et les média.

Ma conclusion est la suivante :

Les détracteurs peuvent-ils être contents de l’expansion de l’Eglise Catholique à Yaoundé, avec ses 140 paroisses et ses 19 centres eucharistiques ? Les détracteurs peuvent-ils être contents de savoir que nous avons plus de 125 grands séminaristes en formation, 207 prêtres diocésains, et 513 religieux et religieuses ? Sûrement pas !

…/…
Mais, nous avons la mission de continuer à annoncer l’évangile sans oublier que si on a traité notre Maître de façon méchante en le clouant au bois de la croix, nous qui marchons à sa suite n’aurons pas un meilleur sort. « Si on a ainsi traité un bois vert, qu’en sera-t-il du bois sec ? ». Marchons à la suite du Christ, et portons notre croix en sachant que la vie ne s’arrête pas le Vendredi Saint, elle débouche sur la Résurrection, c’est-à-dire le triomphe du Christ sur le péché et sur le mal. Nous aussi, nous triompherons avec Lui en suivant aussi notre chemin de croix.

Mgr Victor TONYE BAKOT,
Archevêque Métropolitain de Yaoundé.


 

Login



Register

*
*
*
*
*

Fields marked with an asterisk (*) are required.