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Écrit par Administrator

l'intégration professionnelle des jeunes par Jean MBARGA

Les jeunes ont-ils un rôle à jouer dans la construction de la Société ?

La vie des jeunes a de multiples défis, mais nous estimons qu’il n’y a pas lieu de se décourager. Les potentialités sont énormes, les offres aussi sur le plan scolaire. L’expérience qui est la nôtre nous permet de dire qu’il est facile à un jeune de trouver du travail s’il est bien formé. Comme un bon joueur ne cherche pas d’équipe, le secret de la réussite d’un jeune est le travail bien fait. Le premier problème que les jeunes posent pour leur intégration professionnelle c’est celui dit des relations, des recommandations, des parrainages. Cet argument a certes son poids, mais il ne suffit pas. Les exigences qui s’imposent au secteur privé ou parapublic sont de l’ordre de la rentabilité, la performance, le rendement optimum. L’économie de marché, la libéralisme, la mobilisation sont autant d’options qui contraignent toute entreprise à la compétition, à la lutte pour la survie. Dans ce contexte, le personnel à recruter devra présenter un certain profil ; on peut citer quelques points importants :

v La compétence

Elle fait appel à l’expertise du candidat ; le demandeur devrait donner la preuve professionnelle qu’il vient apporter à l’entreprise un surcroît de croissance. Comme dans une équipe de football, on recrute un joueur qui apporte un plus ; de même l’entreprise recrutera le jeune qui lui donne les garanties de croissance. Le candidat à l’emploi devrait faire preuve de compétence et beaucoup mieux la polyvalence comptera. Car un employé polyvalent est un trésor pour l’entreprise. On devient polyvalent en apprenant plusieurs formations professionnelles : par exemple, un jeune peut être à la fois informaticien et comptable ou journaliste et politologue, ou économiste, littéraire et technicien supérieur de secrétaire bureautique, médecin et gestionnaire…

La compétence polyvalente se construit à travers des parcours de formations professionnelles différents et complémentaires. Elle comptera beaucoup dans les recrutements de la décennie, car les entreprises en ont besoin parceque la qualité de l’offre aux clients dépend de la qualité de ceux qui la réalisent.

v L’éthique

Ce domaine s’impose aujourd’hui comme une exigence forte. En reprenant le cas de l’équipe de football, de plus en plus l’on remarque que les joueurs pourtant doués ne sont pas sélectionnés, à cause de leur comportement désordonne ; il en est de même pour les entreprises, qui bien que recherchant des candidats compétents et polyvalents, posent des exigences éthiques : car ici l’éthique est la garantie de la durée de l’entreprise. Une entreprise où sévit la corruption ne peut prétendre à des rentabilités durables. Un employé de confiance, honnête et responsable, dévoué et consciencieux, respectueux du bien être et des objectifs de l’entreprise, convivial avec ses collaborateurs, est pour toute entreprise une pièce maîtresse, une force pour la croissance. A ce niveau, la déontologie professionnelle pèsera de tout son poids, toute entreprise voulant donner l’image de celle qui offre les meilleurs services aux clients devenus plus exigeants et plus sollicités, s’appliquera à recruter des jeunes à la moralité garantie.

v L’esprit d’entreprise

Dans le cadre du recrutement dans le travail professionnel, la question prioritaire reste l’esprit d’entreprise. L’esprit d’entreprise est le point de révolution culturelle, sociale et psychologique que le jeune doit faire ; lorsque la compétence est acquise, l’éthique assurée, il reste à acquérir cette force intérieur qui fait agir, qui fait conquérir la réussite, qui donne envie de marquer l’histoire, bref une véritable volonté de vaincre le chômage, l’inertie ; une véritable volonté de faire fructifier ses talents, une véritable volonté de conquérir le monde, de bâtir l’histoire, de se forger une place dans la nation, d’être acteur du progrès, d’améliorer sa condition de vie. Bref, une volonté forte d’être un battant !

Comment acquérir l’esprit d’entreprise ?

Il faut se donner un projet de vie. Car le projet de vie est une boussole qui guide et stimule l’individu vers des objectifs à réaliser. Le jeune de la décennie en quête d’emploi devra donc se préparer à une forte compétition, serrée, forte ; il s’imposera dans le marché du travail grâce à son engagement à se donner un profil professionnel, attractif et rassurant. Trois repères ont été donnés, sans ambition d’exhaustivité : la compétence, l’éthique et l’esprit d’entreprise ; tout ceci réunit se résume à un concept « la culture professionnelle » ; celle-ci devrait être dans les établissements la base transversale qui anime tout parcours de formation professionnelle.

Mgr Jean MBARGA