08
Oct 2014
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Écrit par Administrator

Chers fidèles du Christ, Chers séminaristes,

La fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne de votre séminaire, permet chaque année de relire votre idéal, de vous ressourcer pour donner à votre année scolaire un socle de valeurs humaines et spirituelles.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est votre guide. Elle est connue dans l’Eglise comme la sainte de l’amour évangélique. Elle avait fait cette résolution : « Dans le cœur de l’Eglise, ma mère je serai l’amour », c’est la sainte de l’amour évangélique.

Cette résolution soutient toute sa vie. Celle qui a suivi la petite voie dès son enfance à Alençon où elle naquit en 1873, et vécut à Lisieux dans la maison familiale, s’engagea au Carmel à 15 ans. C’est là qu’elle a vécu parfaitement sa petite voie en privilégiant trois instruments.

Le premier, c’est le sourire devant mille contrariétés de la vie quotidienne. Ce que le Pape François appelle la « joie ». Soyez toujours joyeux, même dans les souffrances. C’est le signe de votre victoire intérieure sur les contrariétés ; ne vous laissez pas déprimer par les difficultés, mais au fond de vous dites toujours, « quoi qu’il arrive, je vaincrai ».

Deuxième instrument, c’est un amour qui provient de la volonté à tout donner de soi, sans rechercher son intérêt, avec délicatesse et qui s’élève jusqu’à l’héroïsme. En fait, il faut s’aimer et aimer les autres comme Jésus. Il y a trop de jalousie même parmi les jeunes. Il y a aussi beaucoup de haines sans raison. Parfois en classe celui qui réussit mieux n’est pas aimé des autres ! Celui qui est fidèle au règlement est critiqué par les autres ; parfois celui qui a peu jalouse les autres. La sainte de l’amour évangélique nous rappelle l’évangile de l’amour, l’hymne à l’amour de Saint Paul aux Corinthiens, chapitre 13 « L’amour est patient, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas, l’amour pardonne … » et surtout l’amour aime et soutient le bien qui arrive aux autres ; l’amour compatie quand le malheur arrive aux autres.

Le troisième instrument, c’est l’obéissance, qui est ob-udire écouter, c’est l’accomplissement immédiat du petit devoir de chaque instant, accomplir les charges de chaque jour.

Ici au séminaire, il y a une initiation agréable à la prise de responsabilités ; on vous affecte à des charges: laveurs de vaisselles, balayeurs, réfectoires des Pères, intendants, sacristains, chef de classe… En faisant bien ces charges, on vit pleinement son obéissance à Dieu et à l’Eglise.

Voila les trois instruments de la petite voie ; Sainte Thérèse ne le faisait pas pour plaire aux hommes, elle le faisait par amour pour Dieu son Père ; elle avait été l’enfant docile à son Père ! Par sa vie très brève, Sainte Thérèse nous a laissé un modèle de vie riche de vertus essentielles.

D’abord les valeurs spirituelles et évangéliques :

L’obéissance, la pauvreté et la pureté (chasteté).

Dans la vie au Carmel elle a été toujours obéissante à ses Supérieures. Un séminariste doit apprendre à obéir à ses formateurs ; cela veut dire non pas la soumission comme un esclave, mais il s’agit de « se laisser former », de se laisser initier aux valeurs de la vie au séminaire, d’accepter le règlement du séminaire, la discipline et le chemin de croissance qui vous est proposé.

La pauvreté évangélique veut dire la simplicité, détachement et veut dire le sens du bien commun. Un séminariste qui veut paraître riche va, soit voler, soit ruiner ses parents ! Il veut être à la mode, avoir tous les gadgets ; il veut vivre. Cela finit par encombrer son esprit, à le distraire, à l’éloigner des objectifs du séminaire ! Alors que lorsqu’on est simple on domine la situation, on ne s’encombre pas l’esprit ; on vit à son niveau ; on reste concentré sur l’essentiel ! On est heureux de construire une vie communautaire.

J’aime toujours dire que la pauvreté évangélique est notre force, notre indépendance, notre liberté et notre fécondité. C’est si beau d’être autonome et de ne pas vivre dans la dépendance de ceux qui vous entretiennent. La pauvreté, la chasteté est votre force face à un monde malade du sexisme ; les médias, la mode, la musique, les publicités, tout pousse le monde vers le libertinage des mœurs. Le séminariste se protège de ce monde là et se défend en évitant tous les pièges que le monde lui tend.

Ces vertus évangéliques, Sainte Thérèse les a aimées. Il faut aimer les vertus pour mieux en vivre. Si l’on se soumet aux vertus comme à des contraintes, on finit par se révolter. Si l’on les aime, elles vous rendent heureux.

Dans la vie du séminaire cette année, qui est une grande année pour vous, l’année du cinquantenaire, je vous propose de vivre en commun avec le Diocèse et d’accueillir avec joie le mot d’ordre que nous suivrons, qui nous vient de l’Evangile : « Seigneur, vous m’avez remis cinq talents,

voici cinq autres que j’ai gagnés ».

Ces paroles du serviteur vont garder cette année pastorale, que nous appelons, année de la croissance, l’année de la créativité, l’année de la performance.

Chacun de nous est convié à faire valoir ses talents de telle manière qu’il vive lui-même sa progression et sa réussite. Il s’agit d’aller au fond de nous, par des efforts accrus pour multiplier par deux nos talents, notre travail, nos productions, nos réalisations.

Au séminaire, il convient d’insister avec Sainte Thérèse sur trois points ; les ‘‘3 S’’ science, sainteté, santé.

Au sujet de la science, c'est-à-dire la réussite dans les études, vous séminaristes, n’étudiez pas seulement pour la note, étudiez pour être des savants, des hommes cultivés, des érudits ; étudiez pour créer, développer la science et le savoir ; soyez des académiciens.

A l’époque on aimait dire pour marquer la différence, qu’au séminaire on ne parle pas le français courant ! On parle le français étymologique, c'est-à-dire le français qui s’appuie sur ses origines latines et grecques, cela signifiant qu’en étudiant en profondeur et non en superficialité et non pour le simple diplôme. Multiplier la science cette année signifie 100% aux examens et 100% à la bibliothèque.

En considérant votre vie au séminaire, chers fils, j’estime que les conditions sont réunies pour que le succès soit au rendez-vous !

Que se passe-t-il pour que certains d’entre vous échouent aux examens officiels ? Le séminaire était toujours premier partout. Que se passe-t-il ? Cela vient-il des enseignants ? Cela vient-il des élèves ? Que se passe-t-il ?

L’année dernière, les résultats n’étaient pas bons, alors cette année du cinquantenaire, faites montre de vos capacités ; je veux la réussite totale ! Que les paresseux se réveillent ! Qu’ils soient suivis et mis au travail ! Tous ceux qui ont moins de 12 de moyenne en classe doivent être suivis personnellement pour les aider à remonter le niveau.

Pour la bibliothèque, merci au Père Recteur pour les efforts qui sont faits pour avoir des livres. Merci aux parents qui soutiennent ces efforts ! Je demande au Recteur de s’assurer que cette année chaque séminariste va lire un livre par trimestre, avec compte rendu de lecture. Le séminariste doit être un homme de culture, il doit être un savant, un érudit.

Au sujet de la sainteté, la sainteté c’est l’amitié avec Jésus Christ ! Comme Sainte Thérèse, faites de Jésus votre ami. Une chose est importante : au-delà des exercices communautaires et pour donner goût aux exercices spirituels communautaires, le séminariste doit développer des temps de prières personnelles, le temps de lecture personnelle de la bible, le temps d’adoration devant le Saint Sacrement.

Que le Père spirituel apprenne aux séminaristes l’adoration devant le Saint Sacrement. Chers fils, laissez vous initier à la vie de prière ! C’est cela qui nous sauve, qui nourrit notre foi et nous mène vers le Christ !

Au sujet de la santé, ce qu’il faut retenir de la vie brève de Sainte Thérèse c’est son combat contre la maladie. Il faut veiller sur sa santé. La qualité de la santé de votre jeune âge conditionne la qualité de votre sante quand vous serez adulte. Tout homme construit sa santé durant sa jeunesse.

Ceux qui négligent l’hygiène, la propreté la salubrité affaiblissent leur organisme. Ceux qui ne se soignent pas se fragilisent.

Prenez soin de votre santé, que le séminaire soit, dans tous ses espaces, un lieu de grande salubrité. Mangez aussi bien ! Pas trop pour ne pas être obèse ! Buvez de l’eau potable ; faites le sport et surtout lavez vous après le sport !

Cette année, le talent de la santé doit être multiplié par deux.

Aussi en fin d’année, chaque séminariste m’écrira une lettre pour me donner son rapport de réussite. Je lui répondrai par ces paroles : « Serviteur bon et fidèle, puisque tu as été fidèle en peu de choses, je t’en confierai de plus grandes, rentre dans la joie de ton maître ».

Je vous remercie, pour votre invitation. Je remercie le séminaire d’avoir offert cette année encore des vocations pour le grand séminaire ; je vous encourage à persévérer dans les travaux de réfection.

Je compte sur vos prières. Que Dieu vous bénisse.