Qu’y a-t-il au bout de nos Carêmes ? La satisfaction d’avoir pu pendant quarante jours s’imposer de dures privations ou le soulagement de quitter enfin la « morosité » liturgique ? Il nous arrive en effet bien souvent, de ne pas considérer ce temps de préparation à Pâques que dans son aspect rigide et pénitentiel. Mais le temps de Carême n’est pas le temps de la pénitence pour la pénitence. Le mystère de la souffrance est éclairé par la gloire qui le prolongera et dont l’Evangile de la Transfiguration (Lc 9.33) est une anticipation. Avec Moïse et Elie, Jésus apparaît dans un état de gloire qui suscite chez Pierre une béatitude à peine contenue : « Maître, dit-il, il est heureux que nous soyons ici ».

Ce rendez-vous du Carême nous oriente dès lors vers le bonheur pascal pour lequel il est impérieux de refuser de vivre en ennemis de la croix du Christ (Ph 3,17 – 4, 1_2 ème lecture) qui, plus qu’un symbole de souffrance et de mort, devient source de vie et d’amour. Laissons nous donc transformer par la foi qui valut à Abraham d’être reconnu juste devant Le Seigneur (Gn15, 5-12.17-18_1ère lecture). Laissons-nous séduire en même temps par la prière où s’accomplit pour nous dans la rencontre avec Dieu, la transformation nécessaire à notre salut. Car si le chrétien est un « christophile » c'est-à-dire un ami de Dieu, c’est pour mieux être un « christophore » c'est-à-dire, celui qui brille au loin de l’éclat lumineux de la vie avec Dieu (Ps 26).

Abbé Théodore NTSENGUE LEBONGO

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