Biens aimés de Dieu, loué soit Jésus Christ !
Dimanche dernier, nous avons rendu grâce au Seigneur pour l’appel qu’il a adressé à son fils Laurent Fidèle et pour la réponse d’amour que ce dernier a donné au Seigneur. A l’occasion, les textes nous ont rappelés la grande bonté de Dieu, la gratuité de son amour et le but final de l’appel qu’il adresse à chacun d’entre nous. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau » cet appel à aller vers Jésus pour décharger nos misères a allumé dans les cœurs, le réconfort de la présence de Dieu et la puissance de sa divine Miséricorde. Dieu appelle à la vie qu’il communique de toute éternité. Et si Dieu appelle, c’est parce qu’il respecte notre liberté à chacun.
Aujourd’hui, il nous met face à notre conscience tout en nous invitant à prendre place dans sa barque pour porter beaucoup de fruit.
La première lecture met l’accent sur la force de la Parole de Dieu. Elle n’est jamais donnée pour rien, plaise ou non, elle porte son fruit. Elle est agissante même si l’homme n’en fait pas particulièrement cas. C’est une vision présente dans tout l’Ancien Testament et se retrouve dans certaines de nos cultures je voudrais faire une excursion dans la culture des Seigneurs de la forêt pour en extraire le rôle ô combien important de la parole. On di souvent dans cette culture : « l’oiseau est pris par les pattes l’homme par sa bouche » ou encore « crâne humain, qu’est ce qui t’a tué ? C’est ma bouche qui m’a tué. » Ces deux proverbes disent à suffisance l’importance de la parole. Plus encore, ils montrent que la parole est ce qui exprime le mieux la personne humaine d’où l’importance de la parole donnée. C’est en effet à partir de la parole donnée qu’on mesure le degré de fidélité d’une personne. Elle est plus respectable la personne qui sait tenir ses promesses. De là nous nous rendons compte que le parole non seulement exprime une personnalité, mais aussi donne la personne à lire au monde externe. Dieu en effet se donne par sa parole, il est sa Parole. Celui qui refuse d’écouter la Parole de Dieu s’oppose à Dieu et le rejette. Nous saisissons mieux le prologue de saint Jean dans ce contexte « il est venu au milieu des siens et les siens ne l’on pas reconnu » Dieu se donne par sa parole et Jésus son Fils, n’est autre que la Parole du Père, c’est ici que la première lecture nous invite à l’écoute. Le don prend sa valeur dans la manière dont il est accueilli et reçu. Dieu parle pour notre bonheur il ne nous reste plus qu’à l’écouter car il respecte notre liberté « écoutez et vous vivrez » (Isaïe 55,3) C’est parce que l’écoute est accueil de la Parole de Dieu, qu’elle prend une force particulière dans tout processus de rencontre avec le Christ. Or l’écoute exige silence pour laisser raisonner en nous la parole qui nous est adressée. Et c’est là que tous les efforts sont à faire, c’est comme si nous avions de plus en plus peur de faire silence, et comment pourrions nous écouter Dieu qui nous parle ? Le développement a apporté son lot de bruit et l’homme au quotidien augment les bruits dans sa vie laissant croire qu’il n’y a de joie que là ou il y a beaucoup de bruit et la peur de se mettre face à sa conscience l’amène encore à maintenir le brui autour de lui entretenant ce que le monde moderne appelle l’évasion. La plupart de nos problèmes relationnels naissent du manque d’écoute de l’autre, nous nous écoutons plus que nous écoutons l’autre. Dans notre relation à Dieu, cette difficulté est marquée par le manque de silence. Nous vivons dans un perpétuel bruit au point de rechercher le bruit quand il vient à manquer, nous répondons que la nature à horreur du vide. Non ! cher frères et sœurs faisons un peu de silence autour de nous pour laisser la parole de Dieu retentir.
L’évangile de ce jour nous y invite avec force. Refaisons à notre compte le tour des situations évoquées par le Christ dans l’épisode que nous venons d’écouter. Nous nous rendrons compte que Jésus reprend toutes les situations de la vie humaine et là il ne s’agit pas seulement de différent caractères dans la rencontre avec la Parole de Dieu mais aussi de différent moment de vie de chacun d’entre nous ou pour une raison ou pour une autre, nous laissons mourir la présence transformatrice de Dieu en nous. Jésus sème encore sa parole dans nos cœurs à travers l’Eglise aujourd’hui, pourtant en venant à sa rencontre à la messe, nous nous laissons emporter par mille préoccupations inutiles au point d’oublier l’essentiel, les raisons pour lesquelles nous sommes partis de notre maison. Le plus souvent, à la fin d’une messe, nous repartons plus vide qu’à l’arrivée, ayant perdu du temps, parce que nous n’avons pas laissé Dieu nous parler.
L’écoute - accueil de la Parole de Dieu devient l’essentiel de toute vie chrétienne. Autrement dit, la vie chrétienne peut se résumer en ces trois mots : « Parole de Dieu – écoute – transmission » C’est la parole écoutée qui est transmise pour que le règne de Dieu grandisse de jour en jour.
La parabole du semeur, nous aide ainsi à comprendre que le Royaume de Dieu s’établira à travers de nombreux échecs, certain réel, d’autre apparent, je voudrais voir ici la mort de Jésus lui-même, les échecs de prédication de Paul, les arrestations d’apôtre, les difficulté que l’Eglise a rencontré au cours des siècles, les hontes d’aujourd’hui et pourtant, la parole de Dieu reste agissante et c’est à ce niveau que la parabole du semeur est aussi un encouragement, les ronces, les pierres, les chemins à terre desséchée, n’empêcheront pas à la Parole de Dieu de porter du fruit, parce qu’il y aura toujours de la bonne terre. Aux disciples qui vont continuer la mission, Jésus demande de ne pas se décourager si parfois la tâche paraît difficile et infructueuse. A ceux qui écoute, Jésus demande de préparer les cœurs à l’accueil de sa Parole, car entrer dans l’intelligence des mystères de la vie en Jésus est aussi un don gratuit de sa bonté. Pour recevoir cette grâce, il faut un cœur disponible, capable de recevoir la lumière qui vient de Dieu. C’est cette disponibilité à Dieu qui nous donnera d’être une terre fertile à la Parole de vie, à l’accueil du Fils de Dieu.
