HOMELIE DE LA MESSE DU JEUDI 21 OCTOBRE 2010

JE SUIS VENU APPORTER UN FEU SUR TERRE, JE DOIS RECEVOIR UN « BAPTÊME »

 

1) Le baptême de désir ou toute personne qui le souhaite mais n’y arrive pas sans aucune faute de sa part : les catéchumènes.


2) Il y’a le baptême d’eau, baptême de Jean Baptiste : il est l’appel à la convergence de vie avec celle de Dieu, c’est un appel à la conversion afin de mieux accueillir les temps nouveaux.


3) Il y’a le baptême de feu, le baptême que reçoivent les Apôtres sous des langues de feu, c’est le baptême dans l’Esprit Saint, celui de Pentecôte.


4) Il y’a le baptême de sang, le baptême que reçoivent les martyrs, qui est l’offrande de Jésus, va recevoir le feu de déchéance humaine, leur vie entière, par amour, par souci d’imitation et de configuration parfaite au Christ.

LE FEU DANS LES ECRITURES


Le feu comporte un riche symbolisme : lumière rassurante, chaleur réconfortante, flamme destructrice donc redoutable, force d’expansion.


I. Dans l’Ancien testament, le feu est inhabituel dans la nature, il est considéré comme signalant une présence, humaine ou divine.


1) Lumière attirante qui éclaire la route (Ex 13, 21), mais cependant redoutable à l’approche, le feu est mis en relation avec la sainteté de Dieu. Il est signe de la présence « brûlante » de Dieu (Gn 15, 17). Il ne consume pas le buisson [ardent] qu’il enflamme, lorsque Moïse se voit confier la mission de délivrer les Hébreux (futurs Israéliens) de l’esclavage égyptien (Ex

3). A travers le char de feu d’Elie, le feu symbolise la puissance divine.


2) Flamme destructrice, le feu apparaît comme purificateur ; il détruit ce qui est impur ; le feu en vient alors symboliser la colère, l’ardeur, l’intransigeance de Dieu face au péché : il dévore comme paille toute œuvre mauvaise. Tout ce qui n’est pas compatible avec la sainteté de Dieu est détruit : le « méchant » ne tient pas devant le feu, il en est consumé (Gn 19, 23-25). Mais celui/celle qui traverse ce feu est purifié et transformé, comme le métal passé au feu est débarrassé de ses impuretés.


II. Le Nouveau Testament, reprend les images familières de l’Ancien Testament concernant le feu du jugement, qui est manifestation de la sainteté purificatrice de Dieu et qui « éprouve » l’œuvre de chacun (Mt 13, 41-43 ; 1 Co 3, 13-15). Le feu est fréquemment associé à :
1) La force communicatrice de l’Esprit Saint (Lc 3, 16 ; 12,49 ; Ac 2, 3) et au zèle dans le service (He 12, 28-29).
2) Il est aussi associé à la chaleur d’une présence (cf. les disciples d’Emmaüs, Lc 24, 32)


III. Dans la tradition (ultérieure) de l’Eglise, l’on parle du feu de l’enfer et du feu du purgatoire, reprenant ainsi les images classiques du feu du jugement, mais avec une nuance punitive de rétribution.


IV. Dans la tradition mystique, la brûlure du feu est comparable à celle de l’amour, son ardeur à celle de la charité (cf. le poème de Saint Jean de la Croix, Vive flamme d’amour)

PARENESE (SPIRITUALITE DU TEXTE)


Le feu de l’amour, lorsqu’il entre en nous, comme toutes les extrémités qui en nous connaissent sécheresse spirituelle, [et] abandon de la foi, ténèbres dues au péché. Il consume en nous nos malveillances, nos méchancetés, nos impuretés, nos vengeances, nos servitudes. Ce feu spirituel, [ayant] lorsqu’il rencontre en nous des profondeurs de douceur et de tendresse ; [des] une densité de foi, une épaisseur d’espérance, une profondeur de charité, nous brûle sans toutefois nous consumer. Il nous brûle sans toutefois nous consumer ; il nous brûle majestueusement et nous encourage à dire : Abba, Père ; il nous rend alors fort vainqueur [face] dans tous les combats spirituels ; il nous conforme librement à la volonté de Dieu ; il nous fait la grâce de discerner un chemin d’espérance au cœur des nuits obscures ; et il éloigne de nous toutes superficialités possibles, les vaines gloires, les amitiés insipides et sans profondeur ; il resserre nos liens d’amour avec tous les cœurs purs, chastes et simples ; ce feu d’amour nous élève vers Dieu et nous rapproche de nous-mêmes à travers une enfance spirituelle et éclectique. Le feu de l’esprit nous fait toujours découvrir nos fautes, nos hilarités, nos péchés. Puis, il nous donne le courage de les confesser sacramentellement.

La vie chrétienne est sous le signe du feu culturel, non plus de celui du Sinaï (He 12, 18), mais celui qui consume l’holocauste de nos vies en un culte agréable à Dieu (12, 29). Transposant la jalousie divine en une consécration culturelle de chaque instant, ce feu demeure un feu consumant. (D.T.B « Feu »).

Bien-aimés de Dieu, notre vie est une lutte, un combat permanent contre les pouvoirs et les puissances de l’anti christ. Ces pouvoirs et puissances peuvent se retrouver au cœur de nos familles, de nos lieux de service, de nos associations politiques et citoyennes, au cœur de nos regroupements et mouvements ecclésiaux. Face à eux, il ne s’agit pas de fuir.
Comme nous le rappelle le Saint Curé d’Ars : « Les combats nous mettent au pieds de la Croix et la Croix [nous met] à la porte du ciel »
« Lorsque nous sommes accablés par les tentations, il ne faut pas se laisser aller au découragement ! ».
Le découragement tue la foi en nous, il nous désarme face aux problèmes, aux difficultés, aux crises de notre vie. Le découragement, la paresse et l’indolence spirituelle sont la porte d’entrée du démon dans notre vie.
Le Curé d’Ars a observé ceci : « Le démon est bien fin (il essaie par tous les moyens de nous éloigner de Jésus) mais il n’est pas fort : un signe de Croix le met en fuite ! »
Alors, bien-aimés dans le Christ, donnons tout notre cœur à Jésus. Rappelons-nous qu’il marche devant nous. Tout effort, tout combat pour que son amour soit plus fort dans notre cœur, nous rapproche Jésus et nous ouvre la porte du ciel !
« Lorsque nous avons un choix à faire, il faut toujours choisir ce qui plaît le plus à Dieu » (Curé d’Ars)
Nous devons toujours préférer le Christ à tout et en tout, à tous. Ceci peut nous causer, des abandons, des frissons, des écarquillements, des inimitiés, des divisions, des persécutions. Il s’agit de tenir bon. Car le Christ est vainqueur du monde, du méchant, de l’inimitié. Il faudrait que je sois capable d’accepter de perdre même les êtres/personnes les plus chères par amour préférentiel pour le Christ.

Prions :

Jésus, donne nous la grâce d’être enracinés en toi éternellement, pour être comblé de ton amour dans toutes ses dimensions, hauteur, densité, épaisseur et largeur.

Father Antoine Roger EVOUNA, Recteur

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