Homélie de la messe de Notre-Dame du Bel’ Amour

Lundi 14 février 2011

Thème : « Là où est ton trésor, là se trouve ton cœur » (Mt 6, 21)

Le mariage, c’est l’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement (CIC, Can 1055, §1).

Le mariage est et demeure une promesse d’amour. Au cœur de l’amour se tient la fidélité. Qui parle de fidélité parle aussitôt de pardon. Pardonner, c’est aimer, donner mon amour à l’autre par delà l’offense qu’il m’a faite et qui me fait mal, et me fait de la peine.

En amour, dans la vie commune, on ne s’engage pas pour des demi-fidélités. La vie comblée, c’est l’Exode. Dieu donna la Terre Promise à ceux qui furent à la hauteur d’une longue et terrible fidélité.

Pour ceux qui s’engagent à fond, quelle plénitude ! Il y a des fidélités heureuses malgré tout.

« Là où est ton trésor, là se trouve ton cœur » (Mt 6, 21)

Spontanément le trésor, est ce qui nous avons de plus précieux dans la vie. Or la vie spirituelle est une invitation permanente à la liberté intérieure, au détachement. Dès lors posons-nous chacun la  question suivante :

« Qu’est ce qui occupe mon cœur ? » ou plutôt : « Qui l’habite ? ».

En effet, le cœur de l’homme est appelé à devenir la demeure de Dieu. C’est pourquoi Jésus lui-même dit à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père et moi, nous l’aimerons, nous Viendrons chez lui, nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14, 23).

C’est touché par cette parole très forte de Jésus que saint Augustin dira : « Tu nous as fait pour Toi, Seigneur et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en Toi ».  C’est le mystère d’ « inhabitation » réciproque.

La vocation de notre cœur est d’offrir une demeure à Dieu et nous sommes en même temps invités à demeurer en son cœur à Lui ! (Bernard UGEUX, Vivre de tout son Être. Pour une spiritualité chrétienne incarnée, Presses de Renaissance, coll. Prier, Paris, 2009, P.134)

Dans la tradition biblique, le cœur désigne la totalité de l’homme dans son extériorité. Le cœur c’est le lieu d’où naissent les pensées, les projets, les décisions, les sentiments…

Il concerne non seulement l’affectivité, mais aussi la vie intérieure, l’ouverture à Dieu. Il est en rapport avec la vérité, l’intelligence et la volonté de l’homme. Le cœur est aussi le siège des émotions, comme la peur, l’angoisse ou la joie. (Ps 4, 24-25).

Le cœur, c’est aussi le lieu du discernement spirituel, c’est dans notre cœur que comme Marie, nous sommes invités à garder et à méditer les évènements de notre vie (cf Lc 2, 19).

Ce cœur, centre d’irradiation de la tendresse, de la douceur et de la l’amour durable, est appelé à se renouveler sans cesse, à n’être plus un « cœur de pierre » pour devenir un cœur de chair, de compassion (cf Ez 36, 26).

Notre cœur est à notre vie humaine, spirituelle, et morale ce que la station service est pour la voiture (de chez nous).

Celui dont le cœur est ainsi habité s’étonne : « Je dors, mais mon cœur veille » (Ct 5, 2).

Dieu n’écoute pas notre voix, il écoute notre cœur. (Saint Cyprien).

La société actuelle est caractérisée de nombreuses fractures, qui rendent les jeunes particulièrement fragiles : séparations familiales, familles recomposées avec des fratries différentes, rupture des biens sociaux. Comment ne pas penser aux enfants et aux jeunes qui souffrent terriblement de la désintégration de la cellule familiale, ou à ceux qui connaissent des situations de précarité les conduisant souvent à se considérer comme exclus de la société ? S’interrogeait le pape Jean Paul II, le 13 février 2004 lors de son discours devant les évêques de France.

Cher épouses maman, cher époux papa,

Vous êtes tous les épouses du Christ, devant votre femme, vous êtes époux délégué, et devant votre mari, vous êtes épouse délégué. Faisons de notre amour conjugal une échelle qui nous élève vers le ciel (St Curé d’Ars). Cet amour entre dans sa phase d’accomplissement lorsque nous devenons capables de pardonner, mûs par la grâce.

Aujourd’hui encore,

Jésus me donne son cœur,

Je suis donc cœur à cœur avec Jésus,

Epouse de Jésus,

Amie de Jésus,

C’est-à-dire une autre Jésus.

Je dois donc vivre de Jésus !

O Dieu !

Serait-il possible que mon [cœur reste insensible ? Que je n’aime pas celui qui m’a tant aimée ?]

Je l’aimerai à mon tour !

O mon Jésus, faites que je vous aime

Je ne vivrai pas un instant que je le passe en aimant. Celui qui aime fait tout sans peine, ou bien sa peine, il l’aime (Ste Bernadette COUBIROUS) p.45

Cher frère, chère sœur en Christ, puisse nos lits conjugaux revêtir toujours un caractère sacré. Qu’au-delà des souffrances inhérentes à la condition humaine, nous puissions laisser nos lits se transformer en « chapelle blanche » où l’on adore Dieu en esprit et en mérite avec tous. (Le Rosaire : Ave Maria et les textes de Sainte Bernadette) p.50

Laissons-nous aimer en accueillant un don que nous n’avons pas à mériter.

Le christianisme n’est pas une entreprise de photocopie, mais une maternité d’où sortent de nouveaux Christs. A chacun de nous d’inventer un modèle de Christ, mais par sa vie en nous. (André Sève, 365 matin-3 minutes d’éveil, Centurion, Paris 1192, P.142)

Pour y arriver, rendons nous présents à cette vérité paraphrasée de Saint Josémaria Escriba de Balaguer : Le fidèle chrétien « vaut ce que vaut sa vie eucharistique, spécialement la Messe. Messes sans amour, fidèle chrétien stérile ; Messe fervente, fidèle chrétien conquérant des âmes (16/02/84, Allocutions aux prêtres).

Un fidèle chrétien, s’il vit bien sa foi dans la prière et le témoignage chrétien, ne pourra jamais se sentir seul. Nul autre que lui ne pourra avoir un Cœur aussi amoureux ! Nous sommes des hommes de l’Amour, les représentants, les gardiens, les reflets parmi les hommes de l’Amour fait homme. (Josémaria Escriba de Balaguer Id, Notes prises lors d’un entretien le 10/04/69).

Prière pour la sérénité (dans le mariage)

Seigneur, accorde-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux, et la sagesse de connaître la différence.

-         En vivant le jour entier comme un instant,

-         En me réjouissant d’un seul moment comme un instant ?

-         En acceptant les crises comme des chemins vers la paix,

-         En prenant, comme le Christ l’a fait, ce monde pécheur comme il est, et non comme je voudrais qu’il soit.

-         En ayant confiance qu’il va tout rendre droit si je me soumets à sa volonté et que je sois raisonnablement heureux en cette vie et suprêmement heureux avec  le Christ pour l’éternité.

Amen.

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