Le langage du silence

Editorial du dernier numéro de "La Voix de Notre Dame", Notre journal paroissial.

La vie terrestre de la Sainte Vierge est  marquée par les événements du salut : de l’attente du sauveur à son Ascension en passant par sa Passion, sa Mort et sa Résurrection. Marie est un témoin privilégiée de ces événements, les plus importants de notre histoire. « Marie méditait tous ces événements dans son cœur » ; Luc 2, 15-19. Saint Luc écrit : « toute ces paroles » ; et cette souplesse du langage biblique nous met sur le chemin du mystère de Marie. Pour elle en effet, chaque événement devient une parole de Dieu  parce qu’elle savait faire de chaque parole un événement.


Comment parvenir au silence intérieur ? Voila un mystère aux contours très laborieusement cernable ! Tant nos vies sont généralement tiraillées, bousculées, désunies. Nous essayons parfois de nous taire pour nous fondre dans la contemplation. Pendant ce même temps, nous discutons  fort au-dedans, nous confrontant avec des partenaires/ adversaires réels ou supposés, ou tout simplement luttant contre nous-mêmes. Tant de chose agite nos cœurs et nous éloigne du silence : le doute, les désarrois, l’incertitude, la peur, l’angoisse, l’anxiété… Face à toutes ces situations, il convient pour l’homme de s’abandonner totalement à Dieu et de reposer en lui sa confiance. Car nous aussi comme la barque des disciples sur la mer de Galilée, nous pouvons être violemment secoués par les tempêtes de la vie quotidien et manqué de peu le rendez vous de la l’apaisement. Mais seul le Christ peu calmer notre cœur de la même manière qu’il calma le vent et la mer. Saint jean ne dit-il pas : « votre cœur a beau vous accuser, Dieu est plus grand que votre cœur. »


Faire silence, c’est reconnaître que l’adversaire n’a pas d’emprise sur moi. Faire silence, c’est laisser à Dieu le père le soin de  me guider et de me montrer le droit chemin. Un vrai temps de silence équivaut à une trêve de soucis. C’est un oasis de paix au cœur des tumultes ambivalentes. Le silence nous prépare à la rencontre avec Dieu. Dans le silence, la parole de Dieu peut atteindre même les recoins cachés de nos cœurs. Dans le silence, elle se révèle « plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit » (Hébreux 4,12). En faisant silence, nous cessons de nous cachés devant Dieu, et la lumière du Christ peut atteindre, guérir, transformer même ce dont nous avons honte. La vierge marie est le modèle de tous les chrétiens qui, à son exemple cheminent dans la foi, l’espérance et la charité. Aussi, incarne-elle le langage par excellence du silence ; ce silence n’est–il pas le lieu propice d’une fertilité spirituelle et le lieu d’expression et d’acceptation de noter avance progressive vers le salut ? Telle est l’expérience de la Vierge Marie dont nous célébrons l’assomption ce 15 août.


Par les mérites de la passion, de la mort  et de la résurrection  de son fils Jésus-Christ notre seigneur, Marie nous fraie le chemin qui nous mène à défaire les liens et les arrhes du péché ; a espérer,  confiant en la grâce en son intercession irremplaçable et féconde que nous aussi, nous serons couronnés un jour au ciel après notre pèlerinage de foi sur terre. Pourquoi ne pas créer des cénacles de silence orant dans nos familles et milieu de vie.


Bonne fête de l’Assomption à tous.

Father Antoine Roger EVOUNA, Recteur

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