Les homélies

- Jeudi le 09 mai2013 à la Cathédrale de Yaoundé à 09h00 -

Textes de méditation

  • Ac  1, 1-11
  • Ps  46, 2-3, 6-7, 8-9
  • He 9, 24-28 ; 10, 19-23
  • Lc 24, 46-53

Monsieur l’Abbé Recteur de la Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé !

Chers Confrères dans le Sacerdoce Ministériel !

Révérendes Sœurs !

Chers Frères et Sœurs !

Bien-Aimés de Dieu !

La liturgie de jour nous propose, une fois de plus, le dernier mystère de la vie de Jésus-Christ parmi les hommes : Son Ascension au ciel.

 

La fête liturgique de l’Ascension nous fait célébrer le Christ Ressuscité, montant au ciel avec son corps transformé, et accédant dans la sphère de Dieu, pour partager et exercer la souveraineté absolue et transcendante du Père.

 

L’Ascension, c’est la célébration du corps et de l’être humain du Christ, arrachés par la Résurrection, à toutes les contingences et pesanteurs de l’univers des hommes et des choses.

 

La célébration liturgique du mystère de l’Ascension, offre à la communauté chrétienne et à chacun de ses membres la grâce d’actualiser et de s’approprier aujourd’hui les dons divins de salut dont l’Ascension est porteuse dans le plan et le projet de Dieu.

Chers Frères et Sœurs !

Chers Fils et Filles !

En ce jour de fête, réjouissons-nous avec le Christ :

1/ d’abord parce qu’il retourne au Père. « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car le Père est plus grand que moi ». (Jn 14, 28)

 

2/ Ensuite, parce que son départ, n’est qu’un changement dans le mode de présence ! « Je m’en vais, mais je reviens vers vous ». (Jn. 14, 28)

 

3/ Enfin la « glorification » de Jésus est la condition établie par la sagesse de Dieu pour rendre effectives dans l’histoire de l’humanité et dans l’existence et la vie des individus, la présence et l’action salvatrices de Jésus : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi ». (Jn. 12, 32)

 

La célébration liturgique de l’Ascension renvoie aussi à une Evocation chronologique.

 

Les Actes des Apôtres parlent de quarante jours, après la Résurrection, durant lesquels, Jésus Ressuscité avait entretenu « ses disciples »du Règne de Dieu.(Ac. 1, 2-3 ; 1, 9-11)

 

Voilà pourquoi la Tradition de l’Eglise a fixé cette fête quarante jours après Pâques.

 

Ce qui est essentiel est que, reconnu et adoré, comme Seigneur, par ses disciples, Jésus est soustrait à notre monde. Il est installé, intronisé dans sa dignité de Fils de Dieu ; il siège, au côté de son Père dès la Résurrection.

 

La mention de 40 jours, veut nous faire méditer la période que Jésus consacra à mettre la « dernière main » à l’œuvre de préparation immédiate des Apôtres avant le grand « GO », le « PARTEZ », qui continue à résonner aux oreilles et au cœur des croyants à travers les continents, les siècles et les générations… (Mt. 28, 19-20)

 

La Résurrection, l’Ascension, l’Effusion de l’Esprit, sont les trois moments de l’unique glorification de leur Seigneur ! Celui qu’ils ont vu mourir ! Il est vraiment ressuscité ! Il siège et gouverne avec le Père.

 

L’Ascension est la fête des consignes ultimes et des adieux définitifs.

 

Jésus ressuscité, ouvre lui-même, le temps de l’Eglise en résumant le programme dont il charge les Apôtres et leurs successeurs.

 

1/ Proclamer le salut partout;

2/ En persuader les hommes, tous les hommes, sans acception de personnes ;

3/ Témoigner de ce qu’ils ont entendu, vu de leurs yeux, contemplé, et que leur mains ont touché. (1Jn. 1, 1-4) ;

4/ « Se laisser habiter par l’Esprit » dont la force va les investir.

 

Nous le voyons donc : l’ordre du jour et le déroulement de cet épisode interdisent de concevoir le ciel des chrétiens,

 

1/ comme un lieu d’évasion ou de fuite…

2/ ou comme un objet de rêve nostalgique…

 

 

 

La religion chrétienne n’est point une simple attente passive du ciel. Elle exige un engagement total, pour fructifier les dons, les potentialités accordées par Dieu et la nature, au service des frères.

 

Dans l’Eglise de Jésus-Christ, aucun baptisé ne saurait n’être que spectateur. Tous doivent devenir acteurs actifs et corresponsables.

 

Notre Dieu, le Dieu de Jésus-Christ est un Etre Personnel qui nous confie des responsabilités.

 

Crées à son image et ressemblance, nous sommes comptables devant lui de nos actes, de nos initiatives, de nos attitudes et de nos comportements ; de nos ambitions, de notre générosité, de nos mesquineries, de nos repliements frileux et de notre attentisme.

 

Parmi ces engagements, l’Eglise de Jésus-Christ et ses disciples, fils de l’Eglise, devront toujours et partout assurer le noyau essentiel suivant :

 

  1. Reconnaître l’accomplissement des Ecritures dans le destin historique de Jésus de Nazareth ;
  2. Reconnaître dans cette destinée la réalisation du plan salvifique de Dieu ;
  3. Les articles fondamentaux de ce Message sont :
  • L’Annonce du Pardon des péchés ;
  • La Proclamation de la conversion des Païens ;
  • L’Appel universel à la Foi
  • L’Appel de tous à la sainteté, c’est-à-dire, à l’amitié et intimité avec Dieu. (L.G. N° 39-42 ; Act. 2 ? 14-36 et 3, 11-26)

 

Voilà, Chers frères et sœurs, parmi tant d’autres, les tâches fondamentales, dont notre Eglise diocésaine, ainsi que les baptisés de Yaoundé que nous sommes, nous devons nous considérer comptables devant ce « Jésus qui vous a été enlevé pour le ciel (et) qui viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Act. 1, 11)

 

Dear Brothers and Sisters !

Beloved of God !

Today, the Church celebrates the solemnity of the Ascension of the Lord. What is   Ascension ? It speaks of the event by which the Lord physically left His disciples for heaven and His glorification with God the Father. The Ascension marks forty days after the resurrection of Christ, during which He remained on earth and appeared to His disciples at various times and places. Although He was, taken away from them physically, He continues to be with them till the end of the world.Therefore, the spiritual essence of the Ascension lies not in the physical removal but in His spiritual nearness. The Ascension is the final lap of the glorification of Jesus :Christ’s glorification refers to his crucifixion, resurrection and ascension. It is the accomplishment of the prophecy of Isaiah “Behold, my servant shall prosper, He shall be exalted and lifted up, and shall be very high”(Isa 52, 13). His Ascension into heaven marked the final snap of sin and the enemy of man, the devil.

 

Saint Paul says, “When he ascended on high He led a host of captives, and he gave gifts to men.”(Eph4 : 8).When he had fulfilled His mission, He set a host of captives free from sin and took them captive to Himself. He destroyed the chain that bonded us to sin and pulled us into the boat of salvation. So, the Ascension of Christ into heaven opened the way for us to follow, for He continues to set a host of captives free. Sin is the great bondage of the soul and anyone who is living in sin is living in bondage. Christ came to set us free “For the Son of man also came not to be served but to serve, and to give his life as a ransom for many.” (Mark 10 : 45).

 

By ascending into heaven, He has finally, “Delivered us from the dominion of darkness and transferred us to the kingdom of his beloved Son, in whom we have redemption, the forgiveness of sins”(Col 1 : 13-14).

 

Bien-Aimés de Dieu !

Chers Frères et Sœurs !

 

L’attente de Jésus, pour être authentique doit exclure toute oisiveté, et toute évasion facile des tâches terrestres.

 

« Notre Maître et Seigneur » monte au ciel. Mais il nous confie de gérer et d’administrer l’Histoire, le Temps, l’Espace, l’Univers pour le plus grand bien du plus grand nombre !

 

L’aménagement, l’organisation, la maîtrise au service de l’homme et de la communauté, de l’activité économique, culturelle, sociale, écologique, institutionnelle et politique ne constituent pas des propositions facultatives, pour le baptisé, mais des tâches impératives, selon l’état et les conditions de vie de chacun. C’est en vue d’une prise de conscience effective de ce devoir du baptisé camerounais, que je ne cesse d’appeler à la création des associations chrétiennes.

 

Le chrétien doit s’impliquer dans la gestion des biens temporels sinon il trahit sa mission de transformer le monde. Le chrétien doit dépasser les réalités de ce monde en les méprisant, mais en les transformant par une action positive.

 

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. »(Gen 1, 27-28)

On le voit Dieu établit l’homme comme roi de la création pour qu’il en maîtrise les lois grâce à son intelligence ; ainsi pouvons-nous lire au Psaume 8 : « Il le créa un peu moindre qu’un dieu, les couronnant de grandeur et d’honneur.»

 

L’homme reçoit donc de Dieu une dignité extraordinaire qu’il doit entretenir en soumettant cette création à Dieu.

 

Tout est à vous, mais il faut tout ramener au Christ le Souverain Maître, sachant que l’ordre temporel a sa place et que l’ordre spirituel est supérieur à l’ordre temporel.

 

Qu’avons-nous donc à nous détourner de ces réalités d’en haut pour des choses qui nous avilissent, qui ne nous apportent aucune noblesse, qui nous détournent de notre destination définitive.

L’homme ne devrait-il pas avoir l’air plus sauvé en cherchant à vivre une communion intime avec le Christ ressuscité, et en choisissant de l’accompagner auprès de son Père où il trône désormais dans la gloire.

 

Chers Fils et Filles !

 

Jésus peut-il être fier de ses créatures qui se détournent des réalités d’en haut pour embrasser les choses qui les avilissent ? En particulier le pouvoir dictateur de l’argent : un bon serviteur mais un mauvais maître ; un argent au service de la corruption ; un argent au service de l’achat des consciences ; un argent qui conduit à l’enrichissement illicite.

 

Faut-il gagner de l’argent à tout prix sans considération du travail bien fait ? Si le salaire ne correspond pas à un travail effectif et bien fait, à quoi sert-il ?

 

Faut-il gagner de l’argent à tout prix en écrasant sa conscience au point où celle-ci subit la dictature de l’homme sans conscience ?

 

Faut-il gagner de l’argent à tout prix, au prix de la corruption ? Au prix du marchandage des promotions ? Au prix des admissions aux concours et examens qu’on ne mérite pas ?

 

Faut-il gagner de l’argent à tout prix moyennant le slogan courant chez les jeunes « vivre heureux et mourir jeune » c’est-à-dire s’enrichir au prix de sa propre vie ?

 

Faut-il gagner de l’argent à tout prix, au prix des assassinats commandités ? Au prix de la prostitution, de la pédophilie, du trafic d’organes et d’enfants ?

 

Ceci n’a rien avoir avec l’enseignement de Monseigneur Jean ZOAsur les quatre lois de l’argent.

 

Voici l’enseignement de Monseigneur Jean ZOA à propos de l’argent.

Me mvënde me moni :

Òyèmbòdèmóníwoè

Òyèmlńmóníwoè

Òyèmlńmèyaanmôe

Òyèmvègànmóníwoèaimèyaànmoe.

 

Il n’est pas facile de traduire en français cet enseignement de Monseigneur Jean ZOA sur l’argent.

 

Disons tout simplement que Monseigneur Jean ZOA énonce là quatre règles pour le bon usage de l’argent :

-     La première consiste à se montrer imaginatif et inventif pour gagner honnêtement de l’argent ;

-     La deuxième préconise une comptabilité rationnelle de l’argent gagné ;

-     La troisième consiste à identifier ses besoins les plus essentiels ;

-     La quatrième recommande de tenir compte de ses avoirs pour satisfaire ses besoins.

 

En définitive, il s’agissait pour Monseigneur Jean ZOA d’inculquer aux chrétiens deux valeurs essentielles : avoir le courage de créer, c’est l’esprit d’initiative et le sens de la gestion rationnelle.

Oui, l’argent est un bien indéniable quand il est utilisé à bon escient. En effet il contribue efficacement à la lutte contre le chômage, en particulier celui des jeunes.

 

-     Il permet de faire face aux besoins incompressibles des ménages ;

-     Il accompagne opportunément les économies des nations et parfois les maîtrise ;

-     Il promeut dans beaucoup de cas le développement des peuples ;

-     Il soulage la misère des démunis ;

-     Il combat la pauvreté ;

-     Il apporte le sourire aux marginaux et aux laissés pour compte ;

-     Il mobilise l’épargne ;

-     Il alimente les tontines familiales ;

-     Il ouvre d’énormes possibilités au commerce de l’informel.

 

C’est dire combien l’argent œuvre finalement pour une certaine dignité de l’homme.

 

Chers Frères et Sœurs !

Chers Fils et Filles !

 

Voilà un enseignement qui peut nous aider à vivre les réalités terrestres parce que le monde tel que nous le voyons est en train de passer. C’est un Père de l’Eglise qui disait que : « les délices du voyage ne doivent jamais nous faire oublier le but du voyage », car en fait la destination définitive de l’homme c’est d’être avec le Christ.

 

La solennité de l’Ascension interpelle tous les baptisés du Cameroun ! Notre société suffoque et s’effondre en de larges pans de ses activités. Pourquoi ? Parce que le vol, les détournements, la corruption, la manipulation des consciences, la gabegie sont des expressions de certains citoyens qui ont tourné le dos aux réalités d’en haut qui devraient nous guider.

 

Retrouver et réhabiliter la conscience, la conscience professionnelle, le sens du devoir, le sens du travail bien fait, le culte de l’effort doivent être des exemples venant d’en haut que le Christ encourage en remontant au ciel.

 

Dans son Magnificat, la Vierge Marie chante ce Dieu magnifique, riche, généreux.

 

Il nous fait confiance et nous laisse face à nos responsabilités quotidiennes. « Je vais et je reviens ».

 

A l’Ascension, nous prenons rendez-vous avec ce Dieu qui va et qui revient !

 

Le Christ nous attend. Nous vivons déjà comme des citoyens du ciel (Ph 3, 20),tout en étant pleinement citoyens de la terre, au milieu des difficultés, des injustices et des incompréhensions, mais aussi avec la joie et dans la sérénité de qui se sait l’enfant bien-aimé de Dieu.

 

Persévérons dans le service de Dieu et embrassons la civilisation de l’amour, c’est la manière la plus sûre de rejoindre le Christ qui s’élève au-dessus des cieux.

Dans l’attente de ce jour, retrouvons-nous autour de Marie comme les Apôtres : prions d’un seul cœur dans l’attente de l’Esprit qui vient.

 

LOUE SOIT JESUS CHRIST !

Homélie du Mardi 14 mai 2013

Thème : « COMME LE PERE M’A AIME, MOI AUSSI JE VOUS AI AIME. »

Fête de Saint Matthias, Apôtre

Textes : 1) Ac 1,15…26

2) Ps 112

3) Jn 15,9-17

Comme du latin sicut: conjonction de coordination autant que, de même que, aussi que.

L’amour est essentiellement relativité, connectivité, créativité, fidélité et investissement sur les autres. La plupart  des gens qui vivent malheureux n’ont pas découvert la grandeur de l’amour qui consiste à se déployer, à s’investir pour le bien des autres par amour pour les autres.

Le Père est source de tout amour. Jésus est l’amour du Père et l’Esprit est l’amour qui procède du Père et du Fils. Toutes ces trois personnes, trinitaires, reçoivent même adoration et même gloire. (Cf. Symbole de la foi credo de Nicée- Constantinople).

Du latin Sicut dilexit meus Pater : Comme le Père m’a aimé

Tout amour vrai est nécessairement paternel ou ne l’est pas. Or dans la philosophique, le concept Père renvoie et est  nécessairement lié au concept mère : ainsi, on pourrait alors noter que Dieu est père, mais il aime comme une vraie mère. Il a le cœur à la main. Si l’on vit de l’amour du Père, qui dis-je, de l’amour du Christ qui s’enracine s’origine dans l’amour du Père, alors, l’Homme est comblé de joie. Il ne peut être comblé que d’un amour divin. Cet amour se dit en latin dilectio : c’est un amour qui s’attache à, qui engage à : c’est un amour serment-promesse, engagement et dévouement. C’est un amour qui sort de soi, qui va à la rencontre de l’autre, qui se donne aux autres.

L’amour dilectio est bien différent de l’amour amor-oris : amour d’affection, passion, amour d’amitié. C’est un amour puissance, énergie capable de transformer.

L’amour dilectio est nécessairement don de Dieu et appel à un redon de cet amour aux autres. Comme le Christ et à sa suite, nous devenons passeur de l’amour du Père aux hommes. Ce n’est  que l’amour du Père  qui nous  comble de  joie. D’où l’utilisation régulière dans l’Evangile de ce jour du temps parfait de l’indicatif.

En latin, l’utilisation du temps parfait de l’indicatif, exprime une action passée qui s’est parfaitement achevée. Seul un tel amour peut aller au don de soi jusqu’au martyre. Saint Mathias, Apôtre et donc martyr, nous est présenté comme modèle de cet amour dilectio : amour don de soi. Or le nom de Mathias, de l’hébreu, signifie don de Dieu. Comme pour dire que le Chrétien est né de l’Amour du Père et est devenu fils en Jésus-Christ. La mission consiste à correspondre avec cohérence et adéquatement à l’amour du Père et en se faisant lui-même, en faisant de toute sa vie un don de Dieu aux hommes. Dans cet élan, dans cet engagement quotidien,  le chrétien devra toujours découvrir la dimension transcendantale de l’amour : "comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé".

Comme tous les apôtres, Mathias devient Apôtre par choix, par élection de 12 frères, dont les 11Apôtres restants, après la déchéance de Judas. Les critères de cette sélection sont :

  1. 1. Des hommes qui ont suivi/accompagné les Apôtres depuis le Baptême de Jésus jusqu’à son Ascension
  2. 2. Etre témoin de la résurrection

Après avoir énoncé les critères de l’élection et présenté les deux candidats : Joseph Barsabbas, surnommé Justus et Matthias, les Apôtres se mettent en prière pour discerner : selon le plan de l’Esprit de Dieu, celui des deux candidats que Dieu a lui-même souverainement choisi.

Voici leur méthode de vote : on tire au sort. Et le sort tombe sur le Matthias. Et tous rendent grâce à Dieu. Dès lors, Matthias est associé aux onze Apôtres.

 

Qu’en retenir ?

  1. Le vote fait partie du choix ou de l’élection divine. Tout vote doit être transparent, tenir compte d’une vision, d’une mission, des actions connues à l’avance et contenues dans un cahier de charges. Le vote d’institution biblique (néotestamentaire) est une expression de la démocratie. Toute bonne démocratie, doit avoir pour finalité l’amour ou un plus grand amour du peuple, de l’Église, à l’image du Christ qui s’est livré pour nous, a déposé sa tente parmi nous et à déposé sa vie sur le bois de la croix en rançon pour  la multitude. Et si toute démocratie fiable à pour finalité l’amour du peuple, elle doit s’enraciner en Dieu, source, origine et finalité de tout amour. Lui seul peut octroyer, à travers nous, des vertus surnaturelles à toute démocratie. Nous devons tous travailler à un processus de démocratisation de l’amour surnaturel, l’amour don de soi aux autres. Aimer c’est aussi savoir s’investir sur les autres. C’est là notre joie. La plupart des gens aigris, complexés, angoissés, pessimistes, plaignantes sont habituellement celles qui ne savent pas rechercher le bien des autres ; ils ne savent pas s’investir sur les autres. Ils attendent plutôt tout des autres.      Ils ne créent pas, ne se recréa pas ; ne se ressourcent pas… ils sont un problème pour leur propre personne. Si tel est le cas, ils peuvent aussi être la solution à leur propre problème.
  2. L’amour a besoin d’être nourri pour croître :

Au départ, Jésus appelle les soixante douze, puis les douze, ensuite les trois, enfin le disciple qu’il aimait Jean. Dans l’Evangile de ce jour, Jésus n’appelle plus ses disciples, serviteur, mais amis. Car ils partagent sa vie, son autorité, sa mission, son quotidien. Ainsi, les relations humaines évoluent ainsi qu’il suit :

-         Esclave opposé au Maître

-         Serviteur opposé au Maître

-         Ami(e) ouvert à l’autre ami/aux autres amis.

-         Fraternité ouvert à tous

 

A travers l’Evangile de ce jour, Jésus répond à une problématique managériale qui fait suffisamment problème dans nos familles, nos communautés, nos collectivités, nos organisations, nos entreprises, nos firmes, à savoir :

How to manage your boss?

Comment devenir patron de votre patron ?

1)    Savoir gagner sa confiance par l’humilité, la compétence ;

2)    Accomplir ses taches avec amour, abnégation, dévouement ;

3)    Savoir comprendre son chef et l’amener à nous comprendre ;

4)    Savoir traiter au préalable l’information à lui communiquer selon son tempérament, les circonstances, son style, ses méthodes…

5) Savoir écouter son chef et lui rester fidèle ;

6)    Apprendre à poser aux chefs des solutions et non pas des problèmes. Il faudrait Constituer pour son chef 1% et non pas 1OO% de ses problèmes.

7)    Savoir gérer le temps du patron/chef et notre propre temps.

8)    Etre un modèle de vertus humaines et surnaturelles

9)    S’entrainer toujours à la pratique du bien dans un esprit de liberté et de responsabilité.

10)                      Avoir du caractère, de la personnalité, accompagnée de tact, de finesse, de cohérence.

 

Devenus amis du Christ, bénéficiant de sa confiance et de ce que nous gardons les commandements de Dieu et de l’Église, demandons au Père en son nom, tout ce que nous voulons, il nous l’accordera, nous dit Jésus dans l’Evangile de ce jour. Car les fruits de l’Esprit Saint reçus au baptême portent du fruit en nous par le témoignage.

Les disciples ont su manager Jésus ; ils en sont devenus Apôtres. Et d’Apôtres, ils deviennent ses amis grâce à leur bon leadership relationnel spirituel et doctrinal.

 

A l’école des Apôtres dont Matthias élu Apôtre aujourd’hui, apprenons à domicilier Jésus chez nous en nous, dans notre cœur. Comme le dit le  pape émérite Benoit XVI, le cœur de l’homme, c’est le paradis de Dieu. Si Jésus est en nous, notre vie devient un paradis vivant.

Puisse notre cœur, être irrigué par l’amour du Père, afin de faire reverdir nos relations parfois désenchantées et tumultueuses.

 

Prions le Seigneur :

Seigneur notre Dieu, tu es l’Amour donné, offert, immolé, donne-nous la grâce d’ensemencer ton amour dans la société les cœurs, les familles, les milieux socioprofessionnels. Fais le grandir, qu’il porte du fruit qui demeure en vie éternelle. Puisse ce même amour nous ouvrir à humaniser les relations humaines, interhumaines et intrahumaines. Qu’elles aient un peu plus de saveur grâce à la salinité qu’apporte la grâce. Que notre leadership d’amour, exercé avec humilité, fidélité, créativité nous fasse tous rêver du ciel qui est déjà là, mais pas encore pleinement réalisé. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.

Amen.

 

Par Father Roger Antoine EVOUNA

Homélie du dimanche 12 mai 2013

 

Jeudi Dernier nous avons célébrés la solennité de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus Christ  trois jours après nous célébrons aujourd’hui le septième et le Dernier Dimanche de Pâques. Le  Contexte de ce  texte est le discours d’adieux

 

Avant la Sainte Cène : le Last Supper (Dernier Repas)

Que leur Unité soit parfaite

  • L’Unité gage de la paix
  • L’Unité gage de l’amour du Père
  • Les disciples devront connaitre le nom du Père

Afin d’avoir en eux l’amour du Père et du Fils

Comment être là où Jésus, bon Berger est ?

1)  Il faudrait écouter sa voix

2)  Ne pas être à la terrasse de Dieu mais plutôt  avec Dieu, à la terrasse  on entend en échos sa voix, sans toutefois discerner avec finesse si il ya communion éventuelle est imparfaite   quitter la terrasse et rentrer dedans

3)  Or aujourd’hui les fratries  que nous bâtissons sont dénuées de  patries et patries sans amis

4) Que seraient des parties sans famille unies dans le christ en Dieu ?

Sommes-nous encore convaincus que notre devise est bel et bien

Paix-Travail-Patrie

A c 7, 55-60

Le martyr d’Etienne/ témoin : “il voit les cieux ouverts  et Dieu le Père est l’Agneau de Dieu”

Le beau risque de la foi

Si nous vivons notre foi avec amplitude, le  martyr/témoignage devient évident un horizon normal de notre foi.

Beaucoup de chrétiens ne sont ni chaud ni froid, ils sont tièdes (Ap, 3, 15)

Dieu vomit les tièdes.

Jésus nous attend en haute mer où nous devons nous battre pour réussir  et non pas nous ébattre

 

v    ceux qui nagent à la rive (de la mer) :

*risque de  noyade aussi

Sable mouvant

 

*courants marins

L’oreille peut accueillir du sable qui crée en nous des   Infections

 

Jésus nous attend en haute mer

v    Ceux qui pèchent à la rive…

 

* infructueuse ; il faut jeter le filet en eau profonde

Ap 22, 12…..20

v    Le Seigneur vient sans tarder (deuxième lecture)

Trouvera t-il un peu  d’Unité dans la Société, l’environnement, les cœurs, les familles ? Un peu  d’amour dans les foyers ?

v    Le Seigneur vient, trouvera t-il un peu d’amour dans les cœurs ?

Trouvera t-il un peu d’humanité dans nos relations ?

Bien-aimés dans le Christ

  • humanisons nos relations interpersonnelles ;
  • humanisons nos relations familiales ;
  • humanisons nos relations avec l’Eglise, l’Etat et la Société civile

Si l’Eglise, l’Etat et la Société civile ont la même vision sur l’homme et son devenir  ceci garantirait  déjà l’Unité et la paix dans le travail et la prière.

A la veille de la Fête  Nationale ; sommes nous suffisamment   conscients que l’Unité signifie (synonyme) : communion, amour, union ?

En célébrant la Fête  Nationale nous devrions commencer par un examen de conscience  particulier, puis un examen collectif sur les freins et les attaques contre l’Unité (Nationale); puis, voir ce que chacun  apporte en 1 an, 53 ans  au moins à l’éclosion,  à la solidification de cette Unité nationale

Qu’ai-je apporté de mieux, de meilleur , de neuf à la consolidation de l’Unité au plan, culturel, économique, structurel, spirituel, religieux, écologique et environnemental ?

Et ceux d’entre nous qui sont devenus des tueurs à gage de l’unité nationale,

Sommes-nous conscients de ce que chaque geste contre l’Unité nationale est une épée tranchante qui décime notre propre famille ?

-Sommes -nous conscients que les biens du Cameroun sont destinés à une utilisation équitable pour tous ? Conformément au concept du Bienheureux Jean Paul II sur  La  destination universelle des biens de la terre

Le Cameroun est notre patrie : cette patrie a besoin de tous ses fils d’ici et d’ailleurs, même ceux qui tapissent dans l’ombre/ le noir afin d’atteindre avec brio les objectifs d’un Cameroun émergent à l’orée 2035. Chaque fils et fille du Cameroun devra écrire une nouvelle page de l’histoire du Cameroun par son engagement … chrétien et religieux : ceci jusqu’au prix possible de son sang. L’Eglise s’est construite sur le sang des martyrs, les pays de vieille démocratie et la vieille chrétienté  se sont façonnés sur la ténacité, la témérité, la persévérance, l’engagement courageux des martyrs. Où en sommes-nous avec les nôtres ? Certains pays célèbrent avec faste leurs martyrs. En avons-nous aussi ? Si oui, pourquoi ne les célébrions-nous pas  aussi par un jour férié qui boosterait, façonnerait au mieux une conscience nationale, l’amour de la patrie et consoliderait d’avantage  l’unité nationale qui semble virtuellement être un acquis et effectivement un pré requis pour la paix et le développement intégral harmonieux, solidaire de notre cher et mirifique pays ; et pratiquement l’Unité nationale un défi permanent. L’Unité nationale demeure un construit qui a besoin de toutes les formes de leadership (excellence, qualité, résultats, valeur…) ; elle a besoin du “rapatriement”/retour de tous les cerveaux du Cameroun condition qu’il y ait un plan, une vision sur l’accueil, la juste intégration desdits cerveaux.

Voici les 12 lois de l’amour  de la patrie que je propose à notre méditation :

  1. Connaître sa patrie ;
  2. Aimer sa patrie ;
  3. Prier pour sa patrie ;
  4. Travailler pour le développement intégral de sa patrie ;
  5. Défendre sa patrie ;
  6. Promouvoir sa patrie en faisant rêver d’elle ;
  7. Soigner loyalement l’image de sa patrie ;
  8. Servir amoureusement sa patrie ;
  9. Avoir un point d’appui   dans sa patrie ;
  10. Etre prêt à mourir, à se donner entièrement  pour sa patrie ;
  11. Enseigner,  éduquer, savoir mourir par amour pour sa patrie ;
  12. célébrer (promouvoir) les martyrs (témoins) et les Saints de notre Eglise du Cameroun,  ne pas hypothéquer sa patrie, ni la vendre à vil prix comme Judas l’a fait de Jésus. Ainsi nous serons à l’abri de suicide, à long terme  ou à petit feu.

Prions mes frères et sœurs  pour les fils du Cameroun, pour les décideurs, pour les amis du Cameroun, les sympathisants du Cameroun, les missionnaires au Cameroun, les  travailleurs  et fonctionnaires internationaux en mission au Cameroun, les débrouillards  du Cameroun. Puissent-ils  tous ensemble et chacun, imprimer une marque indélébile  pour la consolidation de la paix au Cameroun. Puissions-nous ensemble  effectuer un travail participatif  et harmonieux en vue de garantir,  de promouvoir, d’assumer  et de pérenniser le développement  durable et authentique  au Cameroun au de-là de l’horizon 2035. Que par la prière de Marie Reines des Apôtres Patronne du Cameroun, le Seigneur soutienne et   consolide l’œuvre de nos mains.

Amen

 

 

Par Father Roger Antoine Evouna

Recteur de la Cathédrale NDV

Yaoundé, le 30 mars 2013

 


VEILLEE PASCALE - C

UNE FORCE DE TRANSFORMATION.

 

Le changement est une quête perpétuelle de l’homme.  Vous êtes malade, vous êtes pauvre, misérable, vous avez faim, et vous voulez changer cette situation, cet état de chose.  Vous aimeriez le transformer en une situation meilleure.

 

On aspire donc au changement.  On veut le changement, et je pourrais dire  que l’art de vivre, le secret du bonheur est un continuel processus de changement : changement de tout ce qui est négatif en positif.  Autrement dit, on transforme le négatif en positif : le malade recouvre la santé, un élève qui a échoué au Bac le passe avec succès, le chômeur trouve du travail, celui qui avait faim mange… Mais comment y arriver ? Prenons deux symboles arithmétiques bien simples : le signe « moins » et le signe « plus ». Vous savez que le négatif est habituellement représenté par un signe, un petit trait horizontal qu’on appelle « moins ».  Eh bien pour transformer ce négatif en positif, il suffit de tracer un autre petit signe vertical sur le signe horizontal et on a le symbole « plus ».

 

A partir de cet exemple, allons maintenant dans le domaine de la vie et en particulier de la vie chrétienne.  Ce petit trait vertical qui vient changer le signe négatif, c’est la force du Christ ressuscité que j’appelle la force de transformation.

 

En effet, après sa résurrection, Jésus n’est plus limité par les contraintes de l’espace ni celles du temps.  Il peut être partout à la fois.  Il embrasse le passé, le présent et l’avenir.  Il est présent en nous et peut nous transformer de l’intérieur.  Car il nous transmet cette dynamique intérieure qui lui a permis de revenir à la vie et de sortir du tombeau malgré toutes les précautions que ses ennemis avaient prises pour protéger l’entrée de ce tombeau.  A notre tour, cette dynamique peut nous libérer aujourd’hui des forces destructrices du péché et du mal qui sont en nous.

 

A Pâques, nous célébrons donc cette victoire sur le péché, sur le mal et sur la mort.  Nous célébrons la transformation du négatif en positif, des forces du mal et de la mort en forces du bien et de la vie.  Quelques exemples : la chaleur du soleil est brûlante ; elle créé la sécheresse et amène la famine dans certaines régions.  Eh bien, on  a réussi à capter cette énergie et à la mettre au service de l’homme dans beaucoup de domaines comme l’éclairage solaire. Les médecins utilisent certains microbes pour fabriquer des vaccins et soigner les malades.  L’eau des inondations, au lieu de détruire les plantes et les maisons est amassée,  rassemblée en un endroit pour créer des lacs artificiels qui vont servir à plusieurs usages.

 

De la même façon, avec ce pouvoir du Christ ressuscité, nous pouvons transformer le racisme, le tribalisme et l’exclusion en attitudes de tolérance et d’accueil.  Nous pouvons passer de la peur à la confiance, de la pauvreté au partage, de l’oppression à la justice.  Voilà quelques exemples de transformation du négatif en positif.

 

Et de telles actions peuvent aussi s’étendre sur nos institutions.  Le Christ ressuscité est à l’œuvre.  Mais sommes-nous prêts à collaborer avec lui ?  Allons-nous permettre à son Esprit de guider  notre Assemblée nationale, nos tribunaux, nos Eglises, nos partis politiques.  Dans toutes ces institutions, il y a pourtant beaucoup de chrétiens qui professent leur foi au Christ ressuscité, et qui peuvent y jouer le rôle du levain dans la pâte.  Allons-nous permettre à l’Esprit de Jésus d’inspirer nos média où se font de féroces règlements de comptes ?  Allons-nous faire de la place à son Esprit dans nos chantiers, nos bureaux et autres lieux de service où l’on reçoit parfois les usagers comme des chiens ?  Et que dire de nos associations et nos familles ?

 

Autrefois la Croix était le symbole de la honte et de la déchéance, donc un signe essentiellement négatif.  En en faisant l’instrument de notre salut, source de vie et de vrai bonheur, le Christ l’a transformée en un symbole éminemment positif. Ce soir, cette croix se dresse devant nous comme l’étendard qui nous appelle continuellement à transformer le négatif de notre vie quotidienne en positif.

 

 

Abbé Pierre L. BETENE

HOMELIE DU 5E DIMANCHE DE CAREME C

Le 17-03-13

Is 43, 16-21

Ps 125

Ph 3, 8-14

Jn 8, 1-11

 

CATHÉDRALE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES

B.P. : 185, casier 235, Yaoundé - B.P. : 345, Yaoundé – Tél / Fax: +237 22 23 58 66

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La femme adultère : Va, désormais ne pêche plus, dit Jésus à la femme adultère.

Voici que je fais un monde nouveau, un peuple nouveau qui redira la louange du Seigneur…, qui adorera… le Seigneur en esprit et en vérité, dit le Seigneur (1ère lecture)

Biens aimés dans le Christ loués soit Jésus Christ !

En Israël en effet, une des 613 paroles de la Loi de Moise stipule que toute personne surprise en flagrant délit d’adultère devait être tuée sous le coup du jet des pierres (lapidation). La faute d’adultère de la  femme était gravissime comparée à celle de l’homme. On constate par là qu’un certain irrespect des droits de la femme ne date pas d’aujourd’hui.

En Afrique en générale et au Cameroun en particulier, toute personne qui commet l’adultère est sous le coup de la Loi… Bien que les enfants adultérins doivent être reconnus par le couple légalement marié. Mais l’adultère de l’homme semble toujours pris à la légère comparativement à celui de la femme. N’entend- on pas  souvent les femmes se dire mutuellement :

Si ton mari te donne tout, te fait tout, tu veux même encore quoi ? Contente-toi de ça. Vous les femmes vous voulez même quoi ?

Le mari et la femme se doivent d’être entiers l’un à l’autre comme le Christ vit un amour entier avec l’Eglise, son épouse ainsi qu’avec chacun d’entre nous.

Au regard de l’Évangile de ce jour, nous sommes invités à redécouvrir le sens, la signification et la mission du mariage chrétien. En effet, le mariage chrétien est l’union indissoluble, stable et d’amour entre un homme normal et une femme normale à l’exemple du couple Christ-Eglise en vue de remplir trois missions : garantir l’unité du couple, s’ouvrir à la procréation et  partager le plaisir mutuel. Au-delà des fautes des erreurs et des péchés commis contre le mariage en général, le Christ comme à la femme adultère dit à chacun de nous :

Va, désormais ne pêche plus.

Bien aimés dans le Christ, le temps de Carême est aussi le temps des désormais, le temps de la prise de grandes décisions qui restructurent notre vie et lui donne un sens. Le désormais du Christ implique ma décision libre te responsable à changer ma vie de péchés. Ainsi, puissé-je dire à moi-même aujourd’hui :

Désormais, je ne fume plus ; désormais, je ne prends plus un verre (d’alcool ou de drogue) de trop; désormais, je ne triche plus ; désormais, je ne commets plus d’adultère ; désormais, je ne profère plus de mensonges ; désormais, je ne commets plus de fornication ou d’impureté; désormais, je ne vole plus ; désormais, je ne détourne plus des fonds publics ; désormais, je ne vais plus avec ma fille ou ma nièce ; désormais, je reste fidèle à ma femme ou à mon mari ; désormais, je vais au confessionnal me réconcilier avec le Dieu des miséricordes.

Le Temps de Carême  c’est le temps de la Sénatorialisation de notre vie, en la laissant purifier par la Parole de Dieu. Passons du régime parlementaire et du respect de la loi pour la loi au régime de l’amour miséricordieux. L’amour présuppose et suppose au préalable l’intégration et l’acceptation de la justice comme socle et garde fou de l’amour.

Au quotidien, l’on rencontre plusieurs péchés d’adultères (infidélités au Christ et à l’Eglise du Christ) :

-          Intentions impures

-          Actes adultères et contre nature : sodomie, inceste, masturbation, zoophilie, pédophilie, homophilie ;

-          Gestes déplacés : conjugicide (adultère ontologique et contre nature). Si un homme peut déjà vous sodomiser, c’est qu’il peut être homosexuel (avis aux femmes).

-          Paroles impures ;

-          Musiques obscènes, sarcastiques ;

-          Danses adultérines et impures ;

-          Habillements adultérins ;

-          Démarches adultérines ;

-          Dessins, images impurs ;

-          Films et photos qui poussent à l’adultère (pornographies)…

-          Livres et romans pornographiques…

-          Prostitution : proxénétisme (industries et entreprises du sexe) ; prostitutions conjugales (Suisse, France, autres pays : certains époux envoient leurs femmes à l’étranger pour se prostituer aux fins de construire des immeubles et de booster leur niveau économique) ; prostitution publiques dans les rues : montée Ane rouge, Essos siège de la pornographie et de la prostitution, Ekounou, Carrière, Etoudi, Ngousso, Warda, Carrefour Bastos, Melen siège de la prostitution des mineures… ; prostitution légale en Occident où les prostituées disposent des matricules, des droits et devoirs vis-à-vis de l’Etat.

a)       Adultère idéologique : pour avoir une promotion sociale, gagner un marché à défaut d’intégrer un des nombreux cercles ésotériques.

b)      Adultère spirituelle et morale : c’est notre enfermement dans de vaines gloires, dans de pseudos valeurs morales et éthiques. L’appartenance à plusieurs obédiences religieuses (sectes et Eglise à la fois) est un adultère spirituel et moral.

c)      Adultère systématisée, structurée et légalisées : la polygamie, la polyandrie sous le regard approbateur des belles-mères et de plusieurs parents.

A la suite du pape émérite Benoit XVI, nous devions  faire de notre vie une théologie savante, orante, sachante, actante, et partant, un lieu théologique.

Le nouveau pape, Sa Sainteté François nous rappelle que notre vie est un chemin vers le Christ. Elle doit resplendir de la présence même du Christ, dont nous sommes disciples.

d)      Adultère assistée (participatif). Certaines femmes qui n’accouchent pas, pour une raison ou pour une autre vont elles-mêmes trouver des compagnes à leurs maris aux fins de procréer avec elles : c’est de l’adultère, c’est une structuration et une viabilisation du péché. C’est pourquoi on rencontre à la fois : des enfants adultérins, des femmes et des hommes adultères, des mariages adultérins…

Pansexualisme : on nous sert du sexe partout et en tout parfois pour devenir des soit disant riches. On constate même comme une expression démesurée de la libido (licence sexuelle et morale) dans des Universités d’ici et d’ailleurs au mépris de la Croix du Christ.

Au démarrant, nous devons toujours établir une différence entre le pécheur et son péché. Revenons au procès que nous présente l’Évangile de ce dimanche.

-          Chef d’accusation : Adultère

-          Code de la Loi de Moise : lapidation

-          Jugement : la femme toute seule comme si elle avait commis sa faute toute seule !

-          Sentence infligée à la femme adultère : la peine de mort à savoir, la lapidation.

-          Le procès contre la femme adultère fait poindre à l’horizon le procès même contre Jésus que les pharisiens et les scribes mettent à l’épreuve afin de le prendre au mot. Ainsi ils pourront constituer un chef d’accusation.

Déjà dans l’Ancien Testament, le prophète Daniel avait sauvé Suzanne de fausse accusation d’adultère, face à deux personnes aveuglées par la concupiscence de la chair.

La femme adultère de l’Evangile symbolise tous les exclus de la société, les laisser pour compte au combien nombreux, les marginaux, les pauvres sans défense, le plaignant sans avocat, la veuve fragile et dépossédée de l’héritage légué par son mari.

Dans le Nouveau Testament, c’est Jésus seul qui sauve notre vie de l’emprise  du péché, avec notre coopération bien entendu.

Bien aimés dans le Christ, reconnaissons tous notre péché et repartons du Christ comme la femme adultère. Ce nouveau départ nécessite l’évangélisation de nos zones habituellement concupiscibles : la bouche/la langue, la peau/le toucher, l’oreille/l’ouïe, les yeux/la vue (notre regard) à travers des remèdes appropriés.

Remèdes contre la concupiscence (l’adultère, l’impureté, la fornication)

  1. Garde du cœur : dépouillement du cœur, des liens du péché, le libérer du péché (conversion du cœur) ;
  2. Componction des larmes comme chez les moines ;
  3. Mortification ;
  4. Jeûne et l’abstinence ;
  5. Adoration eucharistique quotidienne ;
  6. L’oraison quotidienne et la prière constante ;
  7. La Liturgie des Heures ;
  8. L’aumône et la dîme : offrande pour notre sanctification ;
  9. Donner la dîme de son temps, de ses biens, de son salaire, la dîme professionnelle, la dîme sacerdotale/presbytérale pour notre sanctification et celle du Peuple de Dieu ;

Je me réjouis de ce que la plupart des chrétiens qui reviennent du phénomène de Mvan, sont mieux engagés à offrir la dîme, des sacrifices d’oblation que la plupart d’entre nous.

10.   La prière du Rosaire ou le chapelet tout court ;

11.   Trouver des amis sincères, durables, susceptibles de nous porter vers l’excellence sinon s’en séparer.

12.   Ensemencer en notre cœur la Bonne Nouvelle (Parole de Dieu) pour devenir nous-mêmes bonne nouvelle, à travers un témoignage de plus en plus digne d’un bon disciple du Christ.

13.   Aller toujours en confesse et se dépouiller du vieil homme.

14.   Prier tous les jours pour la sérénité, et la paix intérieure.

15.   Ceux qui sont auteurs patentés de sodomie, pédophilie, d’homosexualité, d’inceste, de prostitution, de toute fornication et d‘infidélité aux liens du mariage, le Seigneur nous invite tous à suivre un chemin néo chatéchuménal et pascal qui s’ouvre à une résurrection de notre propre vie en Christ.

Rendus à la mode des projets structurants, l’on a l’impression qu’il y aurait aussi pour certains d’entre nous des péchés dits structurants voire mignons. Or tous les péchés sont mauvais, dangereux, haïssables et nocifs à notre sanctification. Faisons encore un flash back dans l’Évangile.

Les plus âgés s’en vont d’abord ! Ils constituent ce qu’on appelle les habitués dans nos Sociétés, nos Communautés de vie, nos Entreprises, nos Compagnies. Ces habitués bloquent, freinent ou froissent toute innovation, tout changement, toute inventivité. Ils y font régner une inertie économique, sociale, morale et spirituelle. Ils se sont malheureusement acquis, par la force des choses, une conscience inertielle. Cette conscience inertielle organisée se caractérise par une certaine asphyxie économique dans plusieurs Entreprises d’ici et d’ailleurs.

Nos Entreprises, nos Compagnies, nos Communautés de vie, nos Sociétés ont grand besoin d’innovation, d’inventivité mesurée et inculturée. Elles sont parfois freinées dans leur vision éclectique par  des mains basses, par des sorciers de l’inertie, sorciers de l’asphyxie, sorciers de l’apathie et sorciers de l’anomie morale et spirituelle.

Pour nous concrètement, au nom du Christ et de la sainte Doctrine de la foi dont je suis le Délégué épiscopal dans l’Archidiocèse de Yaoundé, je demande que dans les chorales, que cessent la fornication et l’adultère. Dans les Associations paroissiales, les Confréries, les Mouvements d’Action catholique, les Groupes paroissiaux que cessent la fornication, l’adultère et les relations coupables à l’argent… Car les péchés d’adultère et de fornication sont un frein pour l’accomplissement des projets et des charismes de ces Associations et Chorales. Comme nous rappelle Saint Paul dans la deuxième Lecture, nous sommes des reproducteurs de la Passion et de la Résurrection du Christ.

Ouvrons notre vie au sacrement de la dépécatorisation : sacrement de la miséricorde et du pardon du Père pour ses filles et fils pécheurs.

Prions :

Seigneur, ouvre nos yeux aux merveilles de ton amour. Aide-nous à trouver dans notre vie ta présence amoureuse ; à t’aimer et à aimer les autres avec un cœur d’enfant. Donne-nous la grâce de la sérénité et de la paix intérieure pour pouvoir répondre et correspondre à ton projet d’amour sur nous.

Que Marie, Notre Dame des Victoires et notre Sainte patronne en qui je repose à nouveau mon sacerdoce et mon ministère, intercède pour nous ; que par sa prière et sa sollicitude maternelle, elle nous défende des attaques du diable qui ne dort jamais.

AMEN.

Par Father Antoine Roger EVOUNA, Recteur de la Cathédrale NDV Yaoundé.

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