Jeudi 16 mai 2013
LA COHÉRENCE DE LA VIE CHRÉTIENNE
Messe de MIDI
Bien-aimés dans le Christ, les textes de ce jour nous invitent à la cohérence de la vie chrétienne à travers le leadership observé de Jésus. Paul déjà nous en donne l’exemple. Paul tient bon face au grand conseil. Malgré les inimitiés et les contrariétés, malgré et les chaines et les outrages, il ne renie aucunement sa foi. C’est pourquoi, la nuit suivante, le Seigneur, en bon leader, vient auprès de lui et lui dit : Courage ! Le témoignage que tu m’as rendu a Jérusalem, il faut que tu le rendes aussi à Rome. On le sait bien, Paul va rendre au Christ et par imitation du Christ, le témoignage suprême d’amour : le martyre.
Bien-aimés, Jésus est à la fois bon leader et bon pasteur. Il a du caractère. Le bon leader donne la vision : la vision de Jésus est la suivante : que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous aussi… Que leur unité soit parfaite.
C’est cette unité qui est gage de la réussite de leur ministère et signe d’assurance de la véracité de la Parole que les Apôtres proclament. Si cette unité est parfaite, alors beaucoup d’âmes seront converties au Christ. Le plus grand nombre rêvera alors du Ciel auquel les disciples feront rêver à travers leur manière d’être, de faire, d’agir, de célébrer, de rayonner, de prêcher, de vivre ensemble.
Jésus en bon leader décide de l’avenir de son Église : il nomme le pasteur de ses brebis : Pierre qui jadis l’a renié, mais qui a su faire contrition, regretter son péché et faire pénitence : les pleurs et le repli de Pierre, son témoignage de foi si forts au moment où bien d’autres disciples cédaient à la tentation du découragement, notamment lorsque Jésus leur disait qu’il est le pain de vie descendu du ciel (Cf. Jn 6,60-66). Pierre va professer sa foi en ces termes : « À qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6, 68)
Jésus en bon leader, a une passion : il s’investit pour les autres. Il passe partout en recherchant le bien des autres et en manifestant ce bien qui unit les cœurs, les personnes qu’il rassemble au nom de ce bien. Et c’est lui-même le bien suprême. Il a une praxis : l’amour-charité. Il leur dira : c’est à l’amour que vous avez les uns les autres qu’on vous reconnaitra mes disciples.
Dès lors, la foule naguère rassemblée pour des causes diverses : curiosité sur Jésus, admiration, recherche des miracles, oisiveté, mendicité, pick pocketting, les petits métiers, le commerce…ces foules, dis-je, unies pour la même cause, le CHRIST, le bien suprême, sortent de leur être foule pour devenir peuple, peuple de Dieu fondé par le Christ. Et ce peuple, aujourd’hui, c’est l’Église.
1) Depuis notre baptême, nous sommes sortis de la foule, cette marée humaine, pour devenir Peuple, peuple de Dieu et amis et frères et sœurs du Christ. En sommes-nous si conscients ? Sommes-nous conscients de notre destinée commune ? Jésus en bon leader a du caractère, de la personnalité, quel est le caractère que chaque leader, manager, décideur imprime sur son service, son entreprise pour que des âmes croient davantage en Dieu et en Jésus-Christ ?
2) Courage, dit Jésus à son ami Paul. Un bon leader sait encourager, soutenir, féliciter, donner de la considération, considération timothique. C’est ce que fait Jésus… Les leaders devraient imiter cet exemple.
3) Tout bon leader doit savoir promouvoir, élever et s’investir pour ses collaborateurs. C’est ce que fait Jésus quand il dit à Paul : Le témoignage que tu m’as rendu a Jérusalem, il faut que tu le rendes aussi à Rome. Dans la triarchie de l’époque classique, on a Alexandrie, Antioche et Rome. La mission d’évangélisation part d’Antioche tandis que le mouvement de conquête politique, diplomatique, administrative part de Rome pour Antioche, puis vers les autres cités. Quand Jésus envoie Paul de Jérusalem à Rome, c’est une promotion. Il l’élève. Nous aussi comme décideur, sachons promouvoir nos collaborateurs ; apprenons à les élever et à les sanctionner positivement ou peu positivement. C’est là le bon leadership à l’exemple de Jésus, bon leader et bon berger.
Ces promotions devraient à notre niveau être toujours objectives et non tribales pour garantir ainsi l’unité tant désirée.
4) Pendant nos célébrations et nos offices à l’église, nous donnons toujours l’impression d’être un. Pourtant au fond, nous ne le sommes pas toujours en réalité. Certains d’entre nous sont restés foule : ils seraient là pour perdre du temps, d’autres, pour chercher clients pour leurs cercles ou leurs sectes et leurs entreprises, certains encore par mimétisme amical ou pour épaissir leur carnet d’adresses, pour se régaler ou simplement bavarder comme à l’heure actuelle peut-être ! Certains encore inspectent les célébrants, servent d’indics et sont payés pour cette sale besogne, heureusement je les connais presque tous, même si certains jouent les fous et les naïfs ! Bien d’autres prient leur chapelet, écoutent religieusement la Parole de Dieu et bon nombre participent à cette célébration de manière active et consciente pour la plus grande gloire de Dieu
On n’est pas chrétien par moments, à certains moments, dans certaines circonstances, à l’occasion de certains choix. On est chrétien à tout instant a déclaré le pape François hier, Place St-Pierre, à l’ occasion de la traditionnelle catéchèse du mercredi.
En cette Année de la foi, demandons nous si nous avons fait un pas de plus pour connaitre davantage le Christ et les vérités de la foi, en lisant l’Écriture Sainte, en étudiant le Catéchisme, en nous approchant régulièrement des sacrements. Quels pas faisons-nous pour que la foi oriente toute notre existence ? Il s’agit pour nous de vivre authentiquement l’espérance chrétienne. C’est pour cette espérance en la résurrection des morts que Paul passe en jugement. Puisse cette espérance nous porter vers l’unité, l’intégrité et une personnalité spirituelle. Que Marie Notre Dame des Victoires intercède pour nous afin que notre vie soit faite d’espérance, de cohérence et de persévérance dans le Christ vivant et vrai et règne pour les siècles des siècles. Amen.
Father Antoine Roger EVOUNA
